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(Environs de Strasbourg - Le Hellwasser Pfad 31.12.2019.) |
La trotteuse
parcourt si vite le cadran,
Si vite vont
aussi les aiguilles des heures
Que je ne
sais plus trop si vraiment je comprends
Comment un
grand poète écrivit : « je demeure ».
Pauvre de moi !
Si seulement ! Mais tout me quitte
Si
prestement et moi je quitte tout si vite !
Quel jour
sommes-nous donc au bout de mon jardin ?
Quelle heure
se fait-il aux canaux de Venise ?
Au stade d’Olympie
au plus haut des gradins ?
Sur ces
rochers de l’île où l’océan se brise ?
Si le pas
suit le pas, chaque pas que je fais
Efface un autre
pas et c’est son seul effet.
Ronde enfantine
ou sabbat de sorcières,
Minuit,
midi, soir ou matin, jours, mois et ans,
Souvenirs,
labyrinthe aux regrets souricières,
Mémoire
dites-vous, laquelle il en est tant ?
Voici ce
trente et un qui vaut toute une année
Morte à cet
instant même où la suivante est née…
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