Aux
trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la
nuit s’englue en l’été qui finit.
Le troupeau
des maisons à fenêtres ouvertes
En espérant
le vent quémande en pure perte,
La ville en
sommeillant a l’air d’un animal
Que son rêve
agité poursuit et qui dort mal.
Aux
trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la
nuit s’englue en l’été qui finit.
Les
voitures, là-bas, le long de l’avenue,
Forment
toujours une chenille mal venue
Qui ronge le
silence alentour de la nuit
Et qu’on ne
sait trop quoi avidement conduit.
Aux
trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la
nuit s’englue en l’été qui finit.
Et tous les
promeneurs ont la parole haute
Et le pas
languissant ; les heures côte à côte,
Tissent à
l’unisson l’ombre avec la chaleur
Où des
phares vont mettre une étrange pâleur.
Aux
trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la
nuit s’englue en l’été qui finit.
Les toits
s’endorment las en conjuguant leurs masses
Aux grands
arbres des parcs où nul soupir ne passe
Qui ferait
espérer en prenant les devants
Un souffle
de fraîcheur apporté par le vent.
Aux
trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la
nuit s’englue en l’été qui finit.
Minuit est
en chemin et les tramways s’espacent,
La lente et
lourde nuit s’allonge et se prélasse,
On ne voit
plus personne ou peut-être très loin
Un pinceau
lumineux qui se perd au rond-point.
La flèche cathédrale
en douze coups unis
A rendu son verdict,
le mois d’août est fini.