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mardi 29 août 2017

Chanson de la fin août.






Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Le troupeau des maisons à fenêtres ouvertes
En espérant le vent quémande en pure perte,
La ville en sommeillant a l’air d’un animal
Que son rêve agité poursuit et qui dort mal.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Les voitures, là-bas, le long de l’avenue,
Forment toujours une chenille mal venue
Qui ronge le silence alentour de la nuit
Et qu’on ne sait trop quoi avidement conduit.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Et tous les promeneurs ont la parole haute
Et le pas languissant ; les heures côte à côte,
Tissent à l’unisson l’ombre avec la chaleur
Où des phares vont mettre une étrange pâleur.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Les toits s’endorment las en conjuguant leurs masses
Aux grands arbres des parcs où nul soupir ne passe
Qui ferait espérer en prenant les devants
Un souffle de fraîcheur apporté par le vent.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Minuit est en chemin et les tramways s’espacent,
La lente et lourde nuit s’allonge et se prélasse,
On ne voit plus personne ou peut-être très loin
Un pinceau lumineux qui se perd au rond-point.

La flèche cathédrale en douze coups unis
A rendu son verdict, le mois d’août est fini.

                                ***

mardi 22 août 2017

De minuit au matin.



(Eglise St-Jean - Strasbourg - Alsace.)

Seul minuit m’est silence,
Refuge de tranquillité,
Quand l’heure à pas comptés
Va vers son échéance
Et quand mes quatre murs
S’animent des pensées
Et des espoirs obscurs
Que cachait ma journée.
Ma foi, dans ces moments
Comme tout est facile,
Le malheur fuit, clément,
L’effort est inutile.
Dommage qu’au matin
Le rêve s’effiloche
Ne laissant en mes mains
Qu’un regret que j’empoche.

                               ***        

mercredi 16 août 2017

Trois courts poèmes de la nuit.

(Coucher de soleil sur la rivière Belon - Bretagne.)
La vie est terriblement brève
Mais le plaisir l'est plus encor
La peine, elle, ignore la trêve;
La vie est terriblement brève.

Chaque jour passé nous enlève
Des illusions sur notre sort:
La vie est terriblement brève
Mais le plaisir l'est plus encor.

                     ***

L'ombre, ma compagne de mots
À l'heure où minuit s'interroge
Sur l'amour, la vie et ses maux,
En maugréaient maudit l'horloge
Et me sourit d'un air penaud:
Est-il trop tard ou bien trop tôt ?
Avant que l'aube nous déloge
Ne ferons-nous pas ce qu'il faut ?

                     ***

Et la nuit se fait vieille,
Une vieille qui court
Sans repos vers le jour;
Qui sait pourquoi je veille,
Cette page en ma main
Et la nuit qui m'entoure
Que les heures parcourent
En murmurant "demain"...

                   ***

vendredi 23 juin 2017

Nuit de juin.



(Lac de Côme - Italie.)

En juin la nuit sent la forêt
Et les sentiers perdus dans l’ombre,
L’odeur des près quand le jour sombre
Au bord émoussé des sommets.

Elle sent aussi le voyage,
Le changement, la liberté,
Le songe et la tranquillité,
Peut-être un amour de passage…

Elle sent ce parfum précieux
De ces roses de notre enfance
Et des grands jardins oublieux
Au long de nos belles vacances.

Et quand on passe la minuit,
A l’heure où la fraicheur de lève,
Lorsque l’on n’entend plus un bruit,
La nuit de juin, toujours trop brève,
Offre à cette heure qui s’enfuit
Toutes les fragrances du rêve.

                               ***        

samedi 13 mai 2017

Midi, Minuit.





Minuit chante l’aurore,
Midi rêve du soir,
Déjà poursuit encore ;
Minuit poursuit l’aurore.

Les jours s’entredévorent
En cherchant à se voir ;
Minuit chante l’aurore,
Midi rêve du soir.

                               ***        

mercredi 1 juin 2016

Longue nuit.




 Longue, trop longue nuit sans rêve qui l’égaye,
Faut-il que toute vie en tel sommeil se paye ?
S’il faut qu’avant le temps je connaisse ma mort,
A quoi me sert d’écrire, à quoi bon tout effort ?

S’il faut, jour après jour, cheminer et descendre
Toujours un peu plus près et de l’ombre et des cendres,
A quoi bon cultiver malgré tout les vertus
Et le courage avec, s’ils sont déjà battus ?

Un désert effrayant, hostile, aride, immense,
Où règnerait la nuit, le vide et le silence,
Un désert où se perdre et ne plus exister,
Un exil sans remède en son éternité…

Ô nuit, terrible nuit où meurt toute présence,
Infini de l’exil où la peur vous devance,
Pourquoi devons-nous vivre et pourquoi donc lutter
S’il nous faut te connaître et en vain t’affronter ?

                               ***




vendredi 26 février 2016

Amours Vénitiennes.



 

Du quai des Esclavons où dansent les gondoles,
Sous ce vent de tempête où les embruns s’envolent
C’est ton nom que j’épelle et que j’égrène en vain
Au pied du marbre blanc de ces palais hautains.

Mais tu ne l’entends pas et Venise se moque,
Maîtresse d’outre-temps, des amours que j’évoque,
Tous ces mots ne sont rien sous le ciel gris de fer
Qu’un murmure inutile au bruit sourd de la mer,

Et demain, Mardi-Gras, dans les fastes baroques
De la fête d’antan, il faudra que je troque
Mon regard de tristesse et mon cœur impatient
Contre un éclat de rire et ce rêve insouciant.

Je ne te verrai pas, marquise ou courtisane,
Sous la voûte aux échos d’amoureuses arcanes
D’une noble demeure, un soir sans lendemain,
M’adresser tout au moins un signe de la main.

Et ce que je désire et tout ce que j’espère,
Ce que je tiens de toi, tout ce que je révère,
Je le murmure encore au quai des Esclavons  
Quand minuit s’en revient et que les gens s’en vont…

                             ***