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vendredi 19 octobre 2018

L'attente.




C’était un crépuscule à l’Automne étranger,
A la fois doux et triste et la terre était sèche ;
De ce soir si précoce au ciel bleu mélangé
On tirait l’impression d’un monde tête-bêche.

Ces teintes, ces reflets, partout inattendus,
Dans ce décor connu vous mettait mal à l’aise,
Créait le sentiment de n’avoir pas son dû,
D’être, comme l’on dit, entre deux chaises.

La fougère était rousse et le rosier en fleurs,
Chacun s’en inquiétait, c’était peut-être bête
Mais l’on n’y pouvait rien. Cela pesait au cœur
Et l’on se demandait d’où viendrait la tempête.

L’obscurité complète, au pessimisme enclin,
On noircissait pour rien la blancheur du vélin ;
Dans le lourd sommeil où la conscience trépasse,
On rêvait de soi-même et de mots orphelins
En craignant que demain je ne sais quoi se passe.

                               ***

mercredi 12 avril 2017

Des Heures Incertaines.





Passent les jours et les semaines,
Chacun s’agite et chacun dit :
« Voici des heures incertaines ! »
Dimanche interroge lundi
Sans obtenir une réponse
Et nul ne sait ce qui l’attend.
La rose le cède à la ronce,
Que va nous donner ce printemps ?
L’issue en est bien indécise
Et plus encore la moisson :
Il souffle un grand vent de sottise ;
On rêve de dire « passons »
Et puis de se lever de table
Mais à ce genre de festin,
Quoiqu’on le trouve souhaitable,
On ne peut changer le destin.
Il faut boire jusqu’à la lie
La coupe qu’on a devant soi,
Ce qu’on nomme « vivre sa vie »
C’est souvent n’avoir pas le choix.

                               ***        

mercredi 1 février 2017

Le Bois.





Ils se sont perdus dans un bois
Si sombre qu’à peine on y voit
Et dont l’épaisseur sans limites
Semble interdire qu’on le quitte.

Un bois de silence et de nuit
Où rien ne bouge, où rien ne luit,
Un bois creusé de fondrières
Qui ne connaît pas de clairières,

Qui ne connaît pas de chemins,
Pas de sentiers et pas de fin,
Ni d’espoir, ni rien qui console,
Pas même un souvenir frivole ;

Un bois désert, un bois sans fond,
Un bois fait pour tourner en rond,
Un bois pour buter sur les pierres,
Aller chuter dans un ravin
Ou s’égarer dans les tourbières. 

Un bois qui ressemble à demain.

                               ***

samedi 1 octobre 2016

Ecrits Politiques - X.






Ce n’est pas seulement la paix
Que nous quittons ou qui nous quitte,
C’est tout un âge au grand complet
Et qui n’était pas sans mérites.

On ne sait pas ce qui s’approche
Mais on le craint et à bon droit ;
Ce qu’on croyait dur comme roche 
Soudain n’a plus beaucoup de poids.

On cherche en vain des hommes sages
Dont la science avec le sang-froid
Pourrait éclairer ce passage ;
Chaque heure augmente notre effroi.

Le temps est venu des bavards,
Démagogues ou fanatiques
Et le mensonge des vantards
Se nomme aujourd’hui  « politique ».

                               ***