mardi 29 août 2017

Chanson de la fin août.






Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Le troupeau des maisons à fenêtres ouvertes
En espérant le vent quémande en pure perte,
La ville en sommeillant a l’air d’un animal
Que son rêve agité poursuit et qui dort mal.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Les voitures, là-bas, le long de l’avenue,
Forment toujours une chenille mal venue
Qui ronge le silence alentour de la nuit
Et qu’on ne sait trop quoi avidement conduit.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Et tous les promeneurs ont la parole haute
Et le pas languissant ; les heures côte à côte,
Tissent à l’unisson l’ombre avec la chaleur
Où des phares vont mettre une étrange pâleur.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Les toits s’endorment las en conjuguant leurs masses
Aux grands arbres des parcs où nul soupir ne passe
Qui ferait espérer en prenant les devants
Un souffle de fraîcheur apporté par le vent.

Aux trottoirs poussiéreux, aux platanes ternis,
Chaude, la nuit s’englue en l’été qui finit.

Minuit est en chemin et les tramways s’espacent,
La lente et lourde nuit s’allonge et se prélasse,
On ne voit plus personne ou peut-être très loin
Un pinceau lumineux qui se perd au rond-point.

La flèche cathédrale en douze coups unis
A rendu son verdict, le mois d’août est fini.

                                ***

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