jeudi 12 mars 2020

Les instruments du temps.


(Cathédrale Notre Dame de Chartres.)

La grande aiguille au cadran trotte à pas menus,
Menus, menus, si brefs, agiles et rapides,
Rongement de souris terriblement avide,
Émiettant le temps en son dessein têtu…

Entrechats convenus au ballet de l’Horloge,
En ce théâtre ancien qu’on nomme « Au temps Perdu » ;
A ces masques vieillis la poussière est un dû,
La danse est continue et pas un n’y déroge.

Au grain du sablier qui s’efface sans bruit,
Scintillement plus court qu’un éclat d’étincelle,
Vous découvrez enfin ce que ces lignes scellent
Qui vous parlent de vous quand la rime est « autrui ».

Enclose en ce cadran d’une montre, la vôtre,
L’aiguille a le reflet d’une lame de faux,
Vous songez à la mort. La mort, ce n’est pas faux,
N’allez pas dire encore : « oui, mais celle d’un autre… »

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