samedi 21 mars 2020

Les Roses II.





Je regarde tomber la pluie,
Indifférente à l’air du temps,
Dessus une ville amuïe[1]
Où la solitude m’attend…

Laisse aux heures de joie enfuies
Qui rêvent toujours du Printemps
La rime de cendre ou de suie
Que cette strophe au terme attend.

C’est un poème trop facile,
Vers de rencontre et de hasard,
Dignes de talents imbéciles
Ou paresseux de vieux lézards.

Dans la pénombre des allées
Où cette longue averse luit,
Au froid mordant des giboulées,
Songe plutôt à ce qui suit,

Que je t’inspire d’autres stances:
Je serai ce que j’ai été,
Plein amour et pleine confiance,
Libre espoir et libre beauté,
Qu’as-tu besoin d’une autre science ?
Je suis la rose de l’été !

                               ***


[1] Amuï(e) : participe passé d’amuïr, verbe défectif, « qui cesse d’être prononcé » mais à l’origine « qui devient muet », voir : https://www.cnrtl.fr/definition/amu%C3%AFr

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