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samedi 27 février 2021

Sur une tour.

 

 

Le regard porte loin, tout au bout de l’été

Où les plus paresseux des nuages s’endorment ;

Au sommet de la tour que tutoient de grands ormes

Nul guetteur pour veiller sur ces lointains bleutés.

Au fond des douves stagne encore un peu d’eau verte,

Depuis quatre cents ans la poterne est ouverte

A tous les visiteurs, aux vents et aux saisons

Et plus trace de toit ni même de charpente

Au sommet du logis mais on voit un blason

Par miracle échappé sans doute à la tourmente

Orner l’ample manteau des vieilles cheminées.

On le distingue mal, on n’en peut approcher

Depuis certainement d’innombrables années,

Il n’y a plus ici trace d’un seul plancher.

Du sommet de la tour où nul créneau ne reste,

Aujourd’hui comme hier, le regard porte loin.

Et l’on pense légende ou bien chanson de geste

En guettant un écho que l’on n’entendra point.

Un peu de nostalgie à ce moment vous gagne,

C’est le même ciel bleu, c’est la même campagne

Où l’on voit s’éloigner les mêmes vieux chemins,

Ce sont les mêmes bourgs et les mêmes églises,

Et l’on sent à portée, ou presque, de sa main…

Quand l’appel d’un ami d’un seul coup vous dégrise !

 

                               ***       


 

mercredi 17 février 2021

Les jours perdus.

 

 


 

Les jours perdus le sont-ils tant ?

Ils sont ce qu’est à la lumière

La nuit, l’obscurité plénière

Et les maillons de la chaîne du temps,

 

Le lien du collier des instants

Entre l’éclat précieux des pierres ;

Les jours perdus le sont-ils tant ?

 

Ils sont la gangue où dorment les diamants

Le sol ingrat des filons aurifères

Et le plomb terne où s’inscrit la verrière

Ou l’abstinence au désir des amants ;

Les jours perdus le sont-ils tant ?

 

                               ***

lundi 4 janvier 2021

La montre.

 

 


 

La montre que j’entends, car j’entends une montre,

La montre que j’entends n’existe pas.

C’est le temps qui me hante, un tic-tac et  rien contre,

La nuit se tait, la nuit n’avance pas.

 

Horloge ou bien pendule est-ce tout ce qui montre

Le but, le terme et vous tient haletant ?

Qui sait pourquoi la nuit est si propice aux monstres ?

Arrêtez-moi ce cadran que j’entends…

 

                               ***