(Ruines près de Volterra, ancienne ville étrusque - Toscane - Italie.) |
Aux bords
désenchantés du pays d’existence
Où les jours
et les nuits s’équilibrent enfin,
Avant que de
choisir à l’heure du silence
Ce qu’il
faut retenir au terme du chemin,
Le souffle
de l’instant a fait vibrer sa lyre
Des échos
oubliés aux plaisirs d’autrefois.
Les
troupeaux éperdus ont entendu sa voix.
Nul doute, à
mon avis, qu’à son heure dernière
Son chant ne
fut plus beau qu’il ne l’était ces soirs
Où le grand
Pan[3]
joyeux, pourtant dans la lumière,
Tremblait de
cet amour qu’il n’avait pu prévoir,
Car il vient
un moment où l’amour des bergères
Ne compte
plus autant que le dégoût des dieux,
Où les
fruits du plaisir ont une écorce amère,
Où tout ce
qui fut grand est infiniment vieux.
[1] Aulide :
région entourant le port d’Aulis en Béotie qui aurait vu le départ de la flotte
grecque pour la guerre de Troie.
[2] Epire :
région montagneuse de la Grèce du Nord, ancien royaume de Pyrrhus, de la tribu
des Molosses, célèbre pour ses coûteuses victoires contre l’armée romaine.
[3] Pan :
le dieu des bergers dans la mythologie grecque, on le représente affublé de
cornes et de pieds de chèvre, connu pour sa passion des nymphes qu’accessoirement
il accompagne dans la danse. C’est à lui qu’on devrait la flûte du même nom et
c’est de la peur que son aspect inspire que vient l’expression de « terreur
panique ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire