(Venise - Église du Redentore.) |
Un
crépuscule vénitien
Où le
Redentore[1]
s’efface
Dans la
brume du soir qui vient.
Tout près,
Hier murmure à voix basse :
« Regarde
en prenant l’air de rien,
Voici
Casanova[2]
qui passe…
On dit qu’au
dernier carnaval
Il a pris
une autre maîtresse,
C’est celle
aussi d’un cardinal,
La plus
belle voix de la messe
Dans un
couvent et c’est très mal
Oui, partout,
mais pas en l’espèce.
Vois donc ce
siècle finissant
Au bord de
la Sérénissime
Que les
duc-d’Albe[3]
pourrissants
Tout le long
des chenaux expriment
Avec un
relief saisissant !
Venise n’est
plus maritime,
Ses galères
ont disparu
Comme a disparu
son commerce
Mais les
nuits de fêtes ont crû
Et tous les
vieux palais s’y bercent
D’un rêve
interdit aux intrus
Et de dissipations
diverses. »
La nuit
tombait sur ce tableau
Aux nuances
très « dix-huitième »,
Hier s’en
alla en glissant sur l’eau
Où
scintillait comme des gemmes
Le fanal de
rares bateaux…
Et c’est un
souvenir que j’aime.
[1] Le
Rédempteur, « Redentore » est une église de Venise construite sur l’île
de la Giudecca en face du centre de Venise à la suite d’un vœu pendant l’épidémie
de peste de 1575.
[2] Giacomo
CASANOVA (1725-1798), le célèbre aventurier et séducteur.
[3] Duc-d’Albe :
n.m., il s’agit de pilotis, àVenise des poteaux de bois réunis par trois et
marquant un chenal navigable sans haut-fond.
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