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jeudi 12 mars 2020

Les instruments du temps.


(Cathédrale Notre Dame de Chartres.)

La grande aiguille au cadran trotte à pas menus,
Menus, menus, si brefs, agiles et rapides,
Rongement de souris terriblement avide,
Émiettant le temps en son dessein têtu…

Entrechats convenus au ballet de l’Horloge,
En ce théâtre ancien qu’on nomme « Au temps Perdu » ;
A ces masques vieillis la poussière est un dû,
La danse est continue et pas un n’y déroge.

Au grain du sablier qui s’efface sans bruit,
Scintillement plus court qu’un éclat d’étincelle,
Vous découvrez enfin ce que ces lignes scellent
Qui vous parlent de vous quand la rime est « autrui ».

Enclose en ce cadran d’une montre, la vôtre,
L’aiguille a le reflet d’une lame de faux,
Vous songez à la mort. La mort, ce n’est pas faux,
N’allez pas dire encore : « oui, mais celle d’un autre… »

                               ***     
  

jeudi 23 mars 2017

Le Sablier.





Grain après grain, du col d’une ampoule de verre,
Un peu de sable fuit, silencieux et pressé,
Obstiné, chatoyant, anodin et sévère,
L’ampoule est presque vide : une vie est-ce assez ?

Combien d’heures se précipitent
Sans me laisser le temps de rien,
Pas une d’entre elles n’hésite,
Aucun effort ne les retient.

Que faire avec ce qui m’en reste ?
Je n’ai pas le temps d’y penser
Que la dernière d’un pas leste,
Moqueuse, achève de passer.

Il n’est plus à présent que cette ampoule vide
Dont le verre étincelle ou ce mot « sablier »…
Nul souffle sur l’étang où s’efface une ride
Et le livre se clôt sur un nom oublié.

                               ***