Affichage des articles dont le libellé est poésie à l'ancienne. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est poésie à l'ancienne. Afficher tous les articles

samedi 27 février 2021

Sur une tour.

 

 

Le regard porte loin, tout au bout de l’été

Où les plus paresseux des nuages s’endorment ;

Au sommet de la tour que tutoient de grands ormes

Nul guetteur pour veiller sur ces lointains bleutés.

Au fond des douves stagne encore un peu d’eau verte,

Depuis quatre cents ans la poterne est ouverte

A tous les visiteurs, aux vents et aux saisons

Et plus trace de toit ni même de charpente

Au sommet du logis mais on voit un blason

Par miracle échappé sans doute à la tourmente

Orner l’ample manteau des vieilles cheminées.

On le distingue mal, on n’en peut approcher

Depuis certainement d’innombrables années,

Il n’y a plus ici trace d’un seul plancher.

Du sommet de la tour où nul créneau ne reste,

Aujourd’hui comme hier, le regard porte loin.

Et l’on pense légende ou bien chanson de geste

En guettant un écho que l’on n’entendra point.

Un peu de nostalgie à ce moment vous gagne,

C’est le même ciel bleu, c’est la même campagne

Où l’on voit s’éloigner les mêmes vieux chemins,

Ce sont les mêmes bourgs et les mêmes églises,

Et l’on sent à portée, ou presque, de sa main…

Quand l’appel d’un ami d’un seul coup vous dégrise !

 

                               ***       


 

lundi 7 décembre 2020

Sachez entendre.

 

 

Si l’amour n’en fait qu’à sa tête,

A faire l’ange on fait la bête ;

Sachant comment finit la fête

Qu’elle soit aperte ou secrète,

Quand on est sage qu’on s’apprête

A la quitter : sot qui s’entête !

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

Profitez des beaux jours d’été,

Fruits de jeunesse et de beauté,

Libres dons de  prospérité,

Souvenez-vous qu’ils sont comptés

Et qu’on ne peut les arrêter

Ou bien les mettre de côté.

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

Qu’il vienne un premier jour d’automne,

J’en vois bien trop qui s’en étonnent,

Ce temps promet plus qu’il ne donne.

Dites-moi pourquoi je raisonne,

Pourquoi j’avertis et sermonne

Puisque à la fin le temps ordonne ?

 

Je sais, je dis, sachez entendre,

Prenez ce qui se pourra prendre,

Après la flamme vient la cendre.

 

                               ***


 

jeudi 20 août 2020

Dehors, dedans.

 

 

 

Le soleil était-il de la partie ?

Sur le chemin, je crois, oui, plus ou moins,

Mais de retour -par quelle fantaisie ?-

Dans ma maison je n’en retrouve point.

 

L’été, dehors, se mâtine d’automne

Mais au foyer règne déjà l’hiver

Et la nuit tombe, il n’y a plus personne ;

Je me souviens des bois tissés de vert,

 

D’un soleil jeune au désir de caresse,

De la douceur du murmure du vent,

D’un arc-en-ciel en guise de promesse ;

Je m’en souviens, j’y repense souvent.

 

Je sais encore, hélas, bien d’autres choses,

Dehors, déjà, l’été touche à sa fin,

Il me redit ce que dure la rose

Et qu’en hiver on la désire en vain.

 

                        ***