samedi 24 septembre 2016

Prince Ambitieux...






Un beau jour au soleil puis le suivant à l’ombre
Et la mine réjouie ou bien la mine sombre,
Les quatre saisons passent.
Du matin jusqu’au soir, de midis en minuits,
Le bonheur, le malheur, au gré du temps qui fuit,
L’un, l’autre se pourchassent.

Prince ambitieux qui sait que son heure viendra,
Quelque soit ton pouvoir, la suivante fera
De constance, inconstance ;
Elle t’amoindrira, rien ne dure ici bas :
La pierre des palais, la gloire des combats
Et pas même ces stances…

                               ***        

jeudi 22 septembre 2016

Aux Jardins...






Adieu l’ombre légère au sourire pervers
Et parfois religieux des marbres angéliques,
Qui veillaient aux bosquets de laurier toujours verts
Au fond de ces jardins dessinés à l’antique.

Le temps n’est plus où nous marchions
Dans l’ombre mauve des glycines
Ni des soirs tremblants de lampions
Et de l’écho des cavatines,

Aux jardins que les liserons
Envahissaient d’efflorescences,
Adieu grottes aux mascarons
D’une équivoque renaissance.

La ville, en noir et blanc sous un ciel gris d’hiver,
Fume à longueur de toit et son horizon perd
Aux confins indistincts d’une vague frontière
Le peu qui lui restait d’une pauvre lumière.

Sous les ponts enneigés la rivière est de plomb,
La glace au bord des quais luit pâle et sans façon,
Sur les jardins déserts où le matin se lève
Plane comme un brouillard de tristesse et de rêve.

                               ***        

mercredi 21 septembre 2016

A la Mi-Automne.






Certains jours de la mi-Automne
Où le soleil est caressant,
Une rime chante et résonne
De mon cœur aux bois jaunissants

Comme il convient un peu de brume,
Lorsque s’ébauche un souvenir;
Une vague douceur consume
Ce qu’on tentait de retenir.

Reconnais-tu l’air que fredonne
Le parc ou le bois jaunissant,
Nous le murmurions en passant,
Ma foi c’était, Dieu me pardonne,
Il y a maintenant longtemps,
Certain jour de la mi-Automne.

                               ***        

Un Nocturne en Novembre.






Nuits noires de novembre
Au froid des carrefours
Où les reflets démembrent
La lumière qui sourd
Des façades des rues
Où grince le destin ;
Autour des lampes crues,
Un halo de chagrin.

Le froid au fond de l’âme,
Cimetière du temps,
Et la nuit où se trame
D’autres enterrements.

Minuit des mots hostiles
Revenus au présent
Couronner une ville
Aux frontons méprisants.

Novembre de rancune
Et des passés obscurs,
Des fautes dont chacune
Est la pierre d’un mur.

Novembre des nuits noires
Et des seuils verrouillés,
Tu connais cette histoire ;
Je n’ai pas oublié.

Novembre solitude
A perte de trottoir,
Vide et désuétude
Où se laisse entrevoir
L’artifice du monde,
Désert indifférent ;
Ô brume vagabonde
Apprenne qui comprend.

***       
                              

mardi 20 septembre 2016

Te Voici L'Automne.






Septembre, te voici l’Automne,
Quelle chaleur évoques-tu ?
Les dahlias ne sont guère ou plus ;
Ce que tu perds je te le donne :

L’éclat des étés oubliés
Où dort la rose sans pareille
Dont l’amour encore ensoleille
Le gris dont tu t’es habillé.

Je t’offre le chant des fontaines,
Éternelle douceur de l’eau
Pour couvrir le vol des corbeaux
Que tes brumes tristes ramènent.

Je t’offre l’habit sang et or
De la marguerite Gaillarde
Pour que celui qui te regarde
Oublie un peu tes arbres morts.

Septembre, automne de raison,
Je m’en viens chasser tes nuages,
Comme ta tristesse, au passage
D’un amour d’une autre saison.

                               ***        

lundi 19 septembre 2016

Congé.






Que l’averse perdure, octobre m’indiffère !
Je ne fais aucun vœu et pas une prière,
Je n’en ai pas le cœur, ce n’est pas le moment,
Les mots me manqueraient, la piété mêmement
Que voulez-vous, je n’ai pas le cœur à l’ascèse,
Je vois venir l’hiver et méditer me pèse.
Bruinez tout votre soul, Octobre, mon ami,
De brume, de brouillard, de grisaille farci,
Bruinez jusqu’à noyer l’horizon et la ville,
La campagne, les bois et la mer infertile,
La fougère frissonne et je songe à l’hiver,
Givre, glace, verglas, bise, frimas, froidure,
Avec le gel, l’âtre noir des heures obscures…
Mais plus avant je ne veux pas l’envisager,
Octobre, ici, je donne à mon esprit congé.

                               ***