jeudi 22 septembre 2016

Aux Jardins...






Adieu l’ombre légère au sourire pervers
Et parfois religieux des marbres angéliques,
Qui veillaient aux bosquets de laurier toujours verts
Au fond de ces jardins dessinés à l’antique.

Le temps n’est plus où nous marchions
Dans l’ombre mauve des glycines
Ni des soirs tremblants de lampions
Et de l’écho des cavatines,

Aux jardins que les liserons
Envahissaient d’efflorescences,
Adieu grottes aux mascarons
D’une équivoque renaissance.

La ville, en noir et blanc sous un ciel gris d’hiver,
Fume à longueur de toit et son horizon perd
Aux confins indistincts d’une vague frontière
Le peu qui lui restait d’une pauvre lumière.

Sous les ponts enneigés la rivière est de plomb,
La glace au bord des quais luit pâle et sans façon,
Sur les jardins déserts où le matin se lève
Plane comme un brouillard de tristesse et de rêve.

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