dimanche 28 août 2016

Vendredi d'Eté.






Vendredi de la nuit d’été
Où beaucoup fêtent leurs vacances,
Bouts de chants, éclats de gaieté,
Peut-être même que l’on danse,
Vendredi de la nuit d’été.

Au bord d’un balcon de pénombre
Il fume une tasse de thé,
D’ambre roux sur la pierre sombre,
J’ai posé ce songe à côté
Au bord d’un balcon de pénombre.

Juste avant que toute beauté
Quitte nos villes et nos vies
Tout ainsi que nous ont quitté
L’insouciance et la rêverie
Au tournant même de l’été.

                               ***                       

samedi 27 août 2016

Le Choix.




Il y a cinquante ans,  au même endroit,
Il faisait bon et j’étais déjà là ;
Parfum de rose et promesses de roi
Où êtes-vous ou qui donc vous vola ?

Ai-je gagné mon pain, honneur suprême,
Ou tout au moins assez pour ces délices,
Belles toujours pour demeurer les mêmes
En ces jours-ci tellement moins propices ?

Ai-je de peu fait mon contentement
Où tout, pourtant, était à conquérir
Perdant un temps qu’il faut perdre autrement
Sans le souci de ce qui va périr ?

Ce très peu me convient, je vous tiens quitte,
Espérances d’antan, belles aurores,
Vous et moi n’avions pas les mêmes rites ;
Je fis ce choix et je m’y tiens encore.

                               ***                                       

Arbre.






Je me souviens que je fus arbre
Et je revois mon fût puissant
Plus droit et serein que le marbre
Des vieux temples éblouissants,
Ma cime, flambeau de lumière
Et mes racines en ruisseaux
Qui cheminaient vers la rivière
Partager la fraîcheur de l’eau
Dessous la terre obscure
A la longueur du temps ;
Je revois ma verte parure,
Quatre saisons, un seul printemps
Aux innombrables renouveaux.

Je me souviens que je fus arbre
Et je voudrais l’être à nouveau.

                               ***                       

vendredi 26 août 2016

Carillons.






Mélodie ou chanson
Aux notes argentines
Que les clochettes font
A laudes, à matines,
Que disaient vos leçons
Dans l’aube qui dessine
Le monde à sa façon
De colline en colline ?

Au gré des carillons,
Ô notes argentines
Qui me disiez : « passons »
Où s’en vont les comptines
Du vent dans les buissons
Et les amours mutines
Des jeunes polissons
Qu’autrefois nous étions ?

Un écho se devine,
C’est le même horizon ;
Est-ce la même mine,
Les mêmes polissons ?
Une cloche divine
Ou proche, ton sur ton
Les notes argentines
D’un autre carillon ?

                               ***

jeudi 25 août 2016

Anaphore Etoilée...




Le sable fin de nos instants
Qui s’écoule et qui nous mesure
Répète ce qui nous attend ;
Comment résister à l’usure
De l’espoir, de l’être et du temps ?

Bel été que les nuits sont douces
Où se remémorer l’antan
Que leur nombre au vague repousse
Certaines fois en l’imitant
Comme un chemin que l’on rebrousse !

Silhouettes d’obscurité
Qui passez au coin de ma rue,
Bribes de mots en liberté
Vous êtes l’histoire entrevue
Si chère aux nuits de mon été.

Minuit revient, minuit encore,
Minuit tant de fois raconté,
Les mêmes étoiles décorent
Les mêmes toits de la cité
En une muette anaphore.

                               ***    
   

Banquet à L'Ancienne.






Habillez la table de blanc,
Que les coupes de cristal brillent,
Disposez dans un même élan
Les couverts d’argent de famille,

Qu’on sente partout le sapin
Et les gâteaux à la cannelle,
Que l’on débouche les bons vins,
Que l’on givre la mirabelle !

Un premier toast à la santé
De celui qui fit ce Sauternes
Et le second en liberté ;
Vos regards sont déjà moins ternes.

Trouvez chacun le siège ad hoc,
Pâtés et chaud-froid de volaille :
Le troisième c’est un Médoc.
L’oie et le bœuf s’ils se chamaillent ?

Nous les allons mettre d’accord.
Le fromage veut un Bourgogne,
Un seul, c’est peu, un autre encor :
Pommard et Beaune sans vergogne


Et pour finir, comme il se doit,
Charmants amis, belles compagnes,
Au dessert quel qu’en soit le choix,
Faites honneur à ce champagne !

                               ***