En ces très
beaux sonnets qu’il a faits sur la mort,
Quoiqu’il
pense servir la majesté divine
En
rabaissant nos jours au peu qu’il nous dessine,
Je suis sûr
de cela, Monsieur de Sponde a tort.
Lorsque nous
prions Dieu, nous Le prions encor
En disant
« Notre Père », au moins je l’imagine ;
Qui peut
croire un instant que ce père destine
Aux siens
dès qu’ils sont nés le plus triste des sorts ?
Et nous, fort maltraités, vivrions notre vie
Ayant pour
but unique et pour unique envie,
Tant ce
qu’elle offre est laid, de la perdre au plus tôt ?
Allons,
Monsieur de Sponde, il faut vous y résoudre,
Ou le
Seigneur est bon, nos jours sont un cadeau,
Ou bien
votre credo n’est que vent et que poudre !