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dimanche 9 février 2020

Une ville d'Italie.




De palais en marchés, d’arcades en placettes,
De porches en clochers, d’escaliers en courettes,
Heureux de découvrir, je parcours, éreinté,
Le dédale et le cœur d’une vieille cité.
Ici les Spinola[1], grands armateurs dans Gênes,
Eurent une maison et ce nom-là m’emmène
Aux guerres que trois rois[2] passant par le Piémont
Menèrent pour Milan et mille autres raisons.
J’aime la pierre sèche et les palais baroques,
Leurs ornements de fruits, de masques ou de coques,
L’eau murmure si fraîche aux bords noirs du bassin
Et cette église est due au cavalier Bernin[3].
Ici c’est Giotto[4], là-bas le Caravage[5]
Et Laure avec Pétrarque[6] au début d’un bel âge ;
J’aime Boccace[7] et Nicolas[8] le Florentin,
Le Pogge[9] également, tout autant l’Arétin…[10]
Qu’on y retrouve aux murs la tiare du Saint-Père[11],
Les clefs, les six besants[12], le lys[13] ou la vipère[14],
Portiques et frontons, ruelles et palais
Ce que je vois me plaît, je suis où je voulais :
Le ciel est sans nuage et sans mélancolie,
Je suis ici dans une ville d’Italie.

                               ***


[1] Spinola : célèbre famille d’armateurs génois.
[2] Les « guerres d’Italie » menées par Charles VIII, Louis XII et François Ier.
[3] Gian Lorenzo Bernini  (1598-1680)  dit « Le Bernin » ou « Le cavalier Bernin », sculpteur, architecte et peintre.
[4] Giotto (1266 ou 67-1337) : peintre célèbre pour ses fresques.
[5] Caravage ou Le Caravage (1571-1610) : peintre réputé pour son utilisation novatrice de la technique du « clair-obscur », opposition d’ombres profondes et de lumières accusées.
[6] Francesco Pretarca, « Pétrarque » (1304-1374), poète et écrivain qui marque le début de la Renaissance en Italie, il écrivit son « canzoniere »(recueil de poèmes)  pour la dame de ses pensées : Laure de Noves.
[7] Jean Boccace (1313-1375), écrivain florentin.
[8] Nicolas Machiavel (1469-1527) écrivain florentin, auteur du « Prince » .
[9] Gian Francesco Poggio Bracciolini (1380-1459),dit « Le Pogge Florentin » humaniste et écrivain florentin.
[10] Pierre l’Arétin (1492-1526), écrivain et poète satirique.
[11] Le blason de la papauté : les clefs de Saint-Pierre avec la tiare pontificale.
[12] Ou « boules » du blason des Médicis (Florence)
[13] Le lys rouge emblème de Florence.
[14] Emblème des Visconti (Milan)

lundi 9 janvier 2017

Le Diable et l'Ecriture.






Il y a un diable et, c'est certain,
D’humour grinçant et sardonique ;
Dieu, que se moquer est ludique
Et qu’être un homme est incertain !

Je me regarde et je me plains,
Le brouillard rit-il de la brume ?
Le peu que je tiens en mes mains
A chaque page se consume.

L’écriture je m’en convaincs                                
Peine à vous tenir compagnie,
Tout comme goûter seul son vin
N’embellit pas beaucoup la vie.

Il ya un diable et ce pendard
Inventa, je crois, le langage ;
Au mot « amour » il a sa part
A voir à quoi la chose engage.

C’est de même à lui que l’on doit,
J’en suis certain, le mot « poète »,
L’homme qui fait qu’on prête foi
Aux mirages qui nous entêtent.

Nous pourrions poursuivre longtemps
En prenant la mine sévère,
Nous ferions bien rire Satan
Que tous les écrivains révèrent.

                               ***

jeudi 21 juillet 2016

A M. M. de F. En Souvenir de Verlaine.







Vous aviez les désirs et les volontés
Qui viennent souvent d’une grande jeunesse
Ignorante encore des réalités ;
Regrettez-vous tant vos premières promesses ?

Je n’ai pas été, certes, toute bonté
Non plus que patience, ô rêveur funeste,
Mais le cœur pourtant plein de sincérité,
Loin d’un jugement à condamner trop preste.

Ne voulez-vous donc pas, pauvrette, ma sœur,
Faisant fi d’hier, en lisant cette lettre
Retrouver pour moi votre ancienne douceur
Et ce serait tout comme ou tout près de l’être ?

                               ***