samedi 14 juillet 2018

Le Veilleur.




Au fil des nuits qui se succèdent
Celui qui veille se souvient :
La figure du Temps est laide ;
Que tiendrai-je encore pour mien ?

L’ombre de la nuit se dissipe,
Voulez-vous regarder enfin ?
Pâques fleurissait de tulipes
Et l’été sentait le jasmin.

Le calme régnait dans la ville
Lorsque nous étions, vous et moi,
Presque aussi jeunes qu’inutiles
Et l’avenir avait ses lois.

Nous vivions tous un peu la vie
D’un village ou d’un vieux faubourg
Au temps où les heures unies
Composaient lentement les jours.

Je m’en souviens, je m’émerveille ;
Chacun comprendra s’il me lit,
De renoncements en oublis,
La peine de celui qui veille.

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