Je suis
venu, je vis, je m’en vais et je passe,
Argent,
savoir ou biens, c’est en vain qu’on amasse ;
Le pouvoir
conquis hier, vous le verrez demain,
Ne demeure
pas plus que le sable en nos mains.
Plus encore
que nous, les mots sont éphémères
Et de peu de
portée et pourtant en leur sein
L’écho d’un
au-delà quelquefois se libère,
Vous faisant
évoquer on ne sait quel dessein.
A la fois un
projet et comme une promesse,
A la fois
découverte et pourtant déjà-vu,
A la fois
une angoisse et comme une allégresse,
Et bien plus
qu’un espoir qu’on craint de voir déçu.
Nous sommes
assez peu, nos mots sont peu de choses
Et nous
sentons pourtant que cela n’est pas tout,
Que si le monde
ment et que si l’homme pose,
Nous avons pris
ailleurs un autre rendez-vous.
Et si ce que
je dis doit en faire sourire
Quelques-uns
parmi vous ou se fâcher certains,
Puisque je l’ai
vécu j’ai voulu vous l’écrire
Un peu comme
un veilleur annonce le matin.