jeudi 19 novembre 2015

France. (En mémoire des victimes des attentats du 13 novembre.)







Qui pensait bâillonner la France ?
Ce ne sera jamais le cas,
Nous vivrons avec la souffrance
Et nos chants ne s’éteindront pas.

On nous dits « bavards » sans compter,
On nous dit « légers » d’apparence,
Mais nous aimons l’égalité
Et l’amour et la tolérance,
L’esprit, la table et la gaieté
Sans faire aucune différence.

Nous poursuivrons en liberté,
Nous nous appelons « Résistance »,
Nous nous appelons « Volonté »,
Chacun de nous signe « Espérance »
Et chacun dit : « Fraternité » ;

C’est ainsi que l’on vit en France.

                       ***

jeudi 12 novembre 2015

Là-bas.






Là-bas, tout au bout du chemin,
Trouverons-nous encor du charme
A marcher la main dans la main ;
Là-bas, tout au bout du chemin ?

De hier referons-nous demain ?
Un sourire au milieu des larmes,
Un arc-en-ciel qui nous désarme,
Là-bas, tout au bout du chemin ?

Trouverons-nous encor du charme
A nos amours, à nos destins,
A l’heure où le soleil s’éteint
Au fond d’un ciel violine et parme,
Là-bas, tout au bout du chemin ?

                         ***
 

Mon Père.






Il y a bien longtemps, mon père,
Que nous ne nous sommes revus :
Trente-sept ans que tu n’es plus.
Ma peine, que l’âge tempère,
Cependant n’a pas disparu.

Certains après-midi d’automne
Où l’ombre sait que le soir vient,
Monte une chanson monotone
Que je ne connais que trop bien,
Son « j’attendrai toujours » m’étonne.

Il m’étonne, moi qui, pourtant,
Croit cette rencontre certaine
Je ne sais quand et qui l’attend,
Qu’elle soit proche ou bien lointaine ;
Mon père, il y a si longtemps
Ou peut-être bien hier à peine.

                       ***
 

lundi 9 novembre 2015

Fétus.






J’amoncelle, jour après jour,
Patient aussi bien que têtu,
Graines, fragments, bribes, fétus
D’espoirs, de livres ou d’amour
Dont il n’y a rien à tirer,
Sinon, comme ici, quelques vers
Et c’est bien peu pour redorer,
Après tant et tant de revers,
Et mon blason et ma devise.
Au royaume de la poussière
Il n’y a qu’une seule église
Qui n’est guère princière
C’est bien un peu celle du sauve-
Qui-peut sans faire de manières
Et l’on découvre moins d’alcôves
Qu’on y rencontre de tanières.

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jeudi 5 novembre 2015

Pas à Pas.






Un pas en avant, un pas de côté,
Un pas en avant, deux pas en arrière,
A quoi bon s’en faire, à quoi bon compter ?
Nous faisons ainsi notre vie entière.

C’est bien pour cela que sur le chemin
Nous avançons peu, nous n’avançons guère ;
Ce que hier, honteux, remet à demain
Demeure en l’état tout comme naguère.

Ne prononcez pas le mot « paresseux »,
Ce serait à tort et presque une injure,
« Léger » convient bien, « insouciant » vaut mieux ;
Souriez un peu, je vous en conjure !

Un faux-pas souvent, un pas de travers,
Voire un pas de clerc, c’est involontaire ;
Un pas vers l’amour, mon but sur la terre
Et l’espoir en plus qui finit ces vers.

                                ***