dimanche 23 août 2015

Les Amants de Venise.






Voilà Venise un soir d’hiver
Où vont les ombres de nos ombres
A l’heure où la brume de mer
Efface les traits et les nombres.

Dans l’eau noire des canaux luit,
De çà, de là, quelque lanterne,
Une sentinelle des nuits
Au pied d’un campanile terne.

Place Saint-Marc, nous étions deux,
Reflet double aux dalles luisantes
D’un froid humide et ténébreux,
Deux silhouettes complaisantes,

Deux personnages regrettés,
Ni Othello, ni Desdémone,
Pour ce jeu jamais raconté
D’une illusion que j’abandonne.

Vous errerez l’éternité,
Soupirant où d’autres soupirent,
Amours vivant d’obscurité
Dont chaque nuit le mal empire.

C’était un soir de février
J’inventais en marchant les stances
D’un amour à venir au pied
Des quatre étalons de Byzance…

                           ***

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