Même
désir qui, lui du moins, ne vieillit pas,
Une
quête au travers du temps qui fut sans trêve,
Le jour
où je partis nul ne me rattrapa ;
Pas de
sort assuré, pas d’aventure brève,
Une
scène changeante et le cœur d’autrefois,
Noblesse
oblige à qui le veut, telle est l’enfance :
Un roman
d’espérance et d’amour et de foi.
Ô sévère
Chronos, qui me fera défense
De le
poursuivre encore au plus loin des toujours ?
Je vis
de certitude et non pas de « peut-être »
Et rien
n’est assez long pour ce désir si lourd,
Un désir,
ô vieillard, dont tu n’es pas le maître !
Il me
ressemble enfant et comme il est, je suis,
Parce
qu’il est j’existe et persiste et demeure,
Nul ne
saura jamais qui des deux mène ou suit,
Ni s’il faudra
qu’un jour, l’un comme l’autre meure.
Beaucoup
l’ont affirmé mais moi je n’en crois rien
Car j’ai
pour le prouver la chanson des nuages,
La
caresse du vent, quatre odes de saison,
La
rivière argentine et l’écho sans partage
Et l’amour
proche aimé de toute déraison !
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