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jeudi 20 août 2020

Dehors, dedans.

 

 

 

Le soleil était-il de la partie ?

Sur le chemin, je crois, oui, plus ou moins,

Mais de retour -par quelle fantaisie ?-

Dans ma maison je n’en retrouve point.

 

L’été, dehors, se mâtine d’automne

Mais au foyer règne déjà l’hiver

Et la nuit tombe, il n’y a plus personne ;

Je me souviens des bois tissés de vert,

 

D’un soleil jeune au désir de caresse,

De la douceur du murmure du vent,

D’un arc-en-ciel en guise de promesse ;

Je m’en souviens, j’y repense souvent.

 

Je sais encore, hélas, bien d’autres choses,

Dehors, déjà, l’été touche à sa fin,

Il me redit ce que dure la rose

Et qu’en hiver on la désire en vain.

 

                        ***

mercredi 21 août 2019

Petite ville.




Petite ville d’un été
Dont les commerces en faillite
Aux rues baillent de tous côtés
Et que l’Histoire oublie ou quitte,

Petite ville où les gens vont,
Les uns blafards, les autres ternes,
Avec des rides sur le front,
Des yeux que la pauvreté cerne,

Petite ville qui n’a rien
Hors la naissance d’un grand homme
Dont nul ici ne souvient
Et qui n’attire pas en somme,

Petite ville, que veux-tu,
Il va nous falloir disparaître
Puisque notre âge est révolu
Sans espoir jamais de renaître.

                               ***    
   

jeudi 1 août 2019

In memoriam.



(Strasbourg - Place de la République - Printemps 2019.)

Il y avait un très bel arbre
-Plus vieux, beaucoup plus vieux que moi-
Vaste, imposant, un géant et un roi ;
Mais rien n’est gravé dans le marbre :
Il est tombé, cela fait juste un mois.

Un mauvais soir, le grand vent et l’orage,
D’un seul coup l’ont déraciné.
Je reste là, bras ballants, étonné,
Et je revois son splendide feuillage,
Des jonquilles poussaient sous son ombrage…

Je l’ai connu , je n’étais qu’un enfant,
Son tronc d’abord, la couleur de son ombre,
-Car il était vêtu de pourpre sombre-
Sa taille énorme et son port triomphant
M’offraient un rêve et des questions sans nombre.

Puis je l’aimais adulte autant qu’adolescent,
J’allais pour une course au voisinage,
D’un pas plus lent, l’admirant au passage…
Le temps emporte tout, nul n’y consent
Mais c’est ainsi que l’on tourne une page.

                               ***