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samedi 22 février 2020

Une exposition de peinture.



Exposition Hans Baldung-Grien, (1484 ou1485-1545 ) - Karlsruhe 2020.


Sur ces petits tableaux deux personnages :
La jeune femme nue avec la Mort ;
Cinq siècles entre nous et cette image
Et tout ce qu’elle dit de notre sort
Demeure vrai que l’on veuille l’entendre
Ou non. Allons, regarde et souviens-toi,
Où celle-ci s’en va, tu vas descendre
A l’heure dite et tu n’as pas le choix.
Tout ce qu’en pleurs la jeune femme exprime
Tu le connais, demande-toi pourquoi
Tu tiens à l’oublier ou tu le grimes ?
Il te rappelle à l’éternelle loi,
A cette fin, au terme inéluctable
Que peu de nous acceptent de bon gré
Et que notre fortune est si muable[1]
Que le chemin est court du trône au pré.

                               ***                       


[1] Muable : changeante.

jeudi 1 août 2019

In memoriam.



(Strasbourg - Place de la République - Printemps 2019.)

Il y avait un très bel arbre
-Plus vieux, beaucoup plus vieux que moi-
Vaste, imposant, un géant et un roi ;
Mais rien n’est gravé dans le marbre :
Il est tombé, cela fait juste un mois.

Un mauvais soir, le grand vent et l’orage,
D’un seul coup l’ont déraciné.
Je reste là, bras ballants, étonné,
Et je revois son splendide feuillage,
Des jonquilles poussaient sous son ombrage…

Je l’ai connu , je n’étais qu’un enfant,
Son tronc d’abord, la couleur de son ombre,
-Car il était vêtu de pourpre sombre-
Sa taille énorme et son port triomphant
M’offraient un rêve et des questions sans nombre.

Puis je l’aimais adulte autant qu’adolescent,
J’allais pour une course au voisinage,
D’un pas plus lent, l’admirant au passage…
Le temps emporte tout, nul n’y consent
Mais c’est ainsi que l’on tourne une page.

                               ***