Dehors, dedans.

 

 

 

Le soleil était-il de la partie ?

Sur le chemin, je crois, oui, plus ou moins,

Mais de retour -par quelle fantaisie ?-

Dans ma maison je n’en retrouve point.

 

L’été, dehors, se mâtine d’automne

Mais au foyer règne déjà l’hiver

Et la nuit tombe, il n’y a plus personne ;

Je me souviens des bois tissés de vert,

 

D’un soleil jeune au désir de caresse,

De la douceur du murmure du vent,

D’un arc-en-ciel en guise de promesse ;

Je m’en souviens, j’y repense souvent.

 

Je sais encore, hélas, bien d’autres choses,

Dehors, déjà, l’été touche à sa fin,

Il me redit ce que dure la rose

Et qu’en hiver on la désire en vain.

 

                        ***

Chanson de la fin d'Août.

Le savez-vous ?

Il y a quelque chose

De triste et de doux

Aux feuilles mortes du mois d’Août.

Vague mélancolie sans cause,

L’automne approche sur la route,

Dans l’odeur sèche de l’été,

Sous le premier ciel gris sans doute

Que l’un à l’autre ait emprunté.

Les larges feuilles des platanes

Craquent dessous mes pas ;

Les écoliers ne savent pas

Que même l’école se fane,

Ils jouent encore sur la place

Et la rue calme est un peu lasse.

C’est dans l’air un parfum qui passe,

A la fois triste, à la fois doux,

Un parfum qu’ont, le savez-vous ?

Les feuilles mortes au mois d’Août.

                               ***  
     

Au soleil du matin.

(La Petite France - Strasbourg.)

Sur le canapé qu’il atteint

J’écris au soleil du matin

Qui déjà me prédit l’automne.

La douceur où je me cantonne

En rêvant d’immortalité

Ne dure jamais qu’un été.

Ces beaux instants qui la couronnent

D’or, dans le même temps claironnent

Ce mot qu’il faudrait méditer

En la goûtant : « futilité » !

J’avoue un soupçon d’amertume

Dans ce quotidien de ma plume

Qui voit comme une trahison

Dans le tournant de la saison

Que ces derniers beaux jours résument ;

Demain se lève dans la brume.

                               ***