Il faut
quitter la mer et la côte et le vent,
L’écume sur
le sable et la Loire au printemps,
La vieille
forteresse et puis les toits de Nantes,
La pierre
des clochers que le soleil enchante
Et ces
reflets tremblants au bord des quais déserts
Qui savent
ces vaisseaux dont l’histoire se perd
Dans les
remous du fleuve et ceux de la mémoire ;
Il faut quitter
la mer et les bords de la Loire,
Se faire une
raison et puis rentrer chez soi
Et vivre en
chaque jour tout ce qui vous déçoit.
Pourtant un
goût de sel me demeure en la bouche,
Là-bas, sur
l’estuaire où le soleil se couche,
Sans cesse
la rumeur s’amenuise et reprend,
Sur la plage
la vague, ou reflue ou s’étend,
Et le bruit
du ressac au chemin qui m’entraîne
Redit à mots
couverts la Loire souveraine
Qui s’en
vient épouser, maîtresse de céans,
Au cœur noir
des brisants, tout là-bas, l’océan.
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