mardi 20 juin 2017

La mer.



(Saint-Malo, le fort National anciennement fort Royal.)

Je regarde la mer aux mille teintes
Et le vent gémissant souffle et s’éreinte
Au bord déchiqueté de rochers noirs
Où le soleil, déjà, gagne le soir.

La mer blanchit aux bords de l’estuaire,
La houle dit, qui ne saurait se taire,
Le chant du monde aux jours d’avant les chants
En cette antienne au refrain incessant,

De l’horizon au profond de l’abime,
Un chant né juste après le second soir.
J’écoute et comment l’imiter ? Mes rimes
Où donc trouveront-elles ce pouvoir ?

Là-bas sur l’horizon le jour vacille,
J’observe d’une plage au sable gris
La mer au loin qui danse et qui scintille,
La mer changeante aux mille coloris,
L’indifférente mer, la mer immense,
La mer d’où vînt la première cadence
Ancêtre du poème et son esprit.

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