Le soir
tombe, grisâtre, après tout c’est l’hiver
Et l’hiver n’est
pas gai, du moins c’est ce qu’on pense.
Il est de
givre, il est de froid et d’arrogance,
Il est de
jours obscurs, de tristesse au travers,
Il est de
neige et de grésil et de brumes humides
Mais s’il
est tout cela, après tout c’est l’hiver.
Il est de
champs déserts et de campagnes vides,
De sol dur
sous le gel et de vague chagrin,
Il est de
solitude à l’horizon livide,
De forêts
sans feuillage et de sillons sans grain,
Il est d’ombre
et de nuit, de vent et de froidure,
D’inexistants
midis, de cieux toujours couverts,
Mais s’il
est tout cela, après tout c’est l’hiver.
Est-ce tout
ce qu’il est ? Une voix me murmure
Qu’il est
également – est-ce important cela ? –
La
bouilloire qui chante et l’arôme d’un plat,
Et l’âtre
qui rougeoie et la nuit sinécure,
La pénombre
où s’endort le reflet ou l’éclat,
Et les
heures de paix et les heures sereines,
Et la douce
chaleur et la vie à couvert,
L’intermède
et le temps qu’un même songe entraîne
Dont il faut
dire aussi qu’après tout c’est l’hiver.
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