vendredi 4 mars 2016

Le Soliloque Grognon.





Il n’y a plus grand-chose à raconter
En ces beaux jours d’un monde si moderne ;
Toutes les mines sont propriété
De la finance, au fond de leurs cavernes
Les pauvres nains sont morts de faim,
Quant aux dragons, plus aucun ne s’envole
De peur de percuter, même aux confins
Du ciel, la ferraille qui caracole
Dans tous les sens au-dessus de nos toits.
Tous les enfants croient qu’une « bonne fée »
Est une ménagère agile à en rester pantois,
Agile et plus ou moins bien attifée,
Que les trésors sont tous chez les banquiers
Et qu’un palais ressemble à l’Elysée.
Aucun ne sait ce qu’est un chevalier,
Les princesses sont métamorphosées
En chanteuses ou pire quelquefois,
On abat les forêts, les châteaux se visitent
Et si vous parlez d’hommage et de foi
Eh bien, c’est la cuisine qui s’invite :
Les plus doués penseront au pâté.
Le prospectus devient littérature,
Après quoi, devant tant de forfaitures,
Que voulez-vous qu’on ait à raconter ?

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