Il y a déjà
cinquante ans
Que le
Seigneur m’a fait poète,
Joueurs de
rimes et amant
Des mots en
peine ou bien en fête
Dont j’use à
chaque heure du jour
Pour dire
parfois ma colère
Pour dire
surtout mon amour
Sans
intéresser et sans plaire.
C’est qu’au
royaume des rosiers
Je suis au
mieux la pâquerette,
Une fleur qu’on
peut oublier,
Plus
rustique aussi que coquette
Et qui ne
sert pas aux bouquets ;
Rien qu’un
poète de rencontre
Dont le
talent s’écrit « caquet »
Comme ces
lignes le démontrent.
Si mon œuvre
est de peu de poids,
Pardonnez
aux Muses sylvestres
Dont j’ai
toujours suivi les lois,
A mon
inspiration rupestre
Comme aux divinités
agrestes
Et aux
ondines des ruisseaux
Qui ne
furent jamais de reste
Pour me
suggérer mes tableaux.
Je suis un
poète herbager,
Guère élégiaque
mais rustique,
Quelquefois
même potager,
Qui sans
avoir de sel attique
Vous offre à
boire et à manger.
***
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