Il m’arrive
parfois de rêver de Venise
A l’heure où
ses palais, ses ponts et ses églises
Se distinguent
à peine au milieu de la nuit
Et qu’au bord
des canaux aucun reflet ne luit.
Il m’arrive
parfois de rêver de galères
Sortant de l’Arsenal
et battant pavillon
De la
Sérénissime où rugit un vieux lion,
Au temps où
les marchands savaient faire la guerre.
Il m’arrive
parfois de me revoir aussi
Sur la place
Saint-Marc, il y a des années
-Mon amour d’autrefois
que faites-vous ici,
Souvenir
douloureux, espérance fanée ?-
Il m’arrive
parfois d’imaginer le jour
Où, le long
des canaux, après ce long détour,
Je serai de
nouveau celui que tout étonne,
L’amant
émerveillé que Venise se donne.