Amour automnal.

 

 

 

La pluie et le ciel gris têtu

N’ont pas de quoi nous rendre tristes,

Les toits par l’averse battus,

Les matins où l’ombre persiste,

Qu’est-ce d’autre que la saison ?

Et une saison où les hommes

N’ont ni plus ni moins de raison :

Rien d’autre qu’un nouvel Automne.

Mon amour, au fond de mon cœur,

Que penses-tu que cela change ?

Pourquoi le froid te fait-il peur ?

De tout cela rien n’est étrange,

La longueur de la nuit n’est rien

Puisqu’il nous demeure une aurore

Et puisque le printemps revient,

Revient toujours, revient encore

Et que le jour ou bien la nuit

C’est un peu du pareil au même

Quand sur le chemin que l’on suit

Nous pouvons redire : « Je t’aime. »

 

                               ***

Déclaration.

Vous avez un sourire

Qui ressemble à l’aurore,

Sa flamme s’y admire

Et beaucoup plus encore.

Moi je ne suis qu’un lourdaud

Qui ne sait pas dire un mot

Et se tient un peu hagard

Tout au bout de votre regard.

Vous avez la voix douce

D’un été de fontaines

Qui murmure à la mousse

Ce qu’on devine à peine…

Et moi, je ne suis que moi,

Avec mon esprit étroit,

Jean de la Lune ou pierrot,

Comme eux amoureux…bien trop.

                               ***        

Soir de semaine.

Strasbourg - Église St-Jean.)

J’attends longtemps mais c’est peu

Quand c’est peut-être un soir à deux…

Je sais très bien que je rêve,

Les soirées d’hiver sont brèves

Et vous travaillez longtemps

Mais que voulez-vous, j’attends.

Il faut bien occuper l’heure

-La nuit arrive à demeure-,

Je songe que vous voilà

Mais le corps et l’esprit las

Vous serez une étrangère

Distraite et n’écoutant guère.

Je dirai, faute de bien,

Que c’est beaucoup mieux que rien

Et par-delà ma fenêtre

Demain sourira peut-être…

                               ***