mercredi 24 août 2016

Un Eté sur la Loire.



(La Loire à La Charité sur Loire.)



A la poursuite de mes rêves
Mais toujours inutilement,
Que voulez-vous, la vie est brève,
Je ne puis pas faire autrement.

Un soir encore aux bords de Loire,
L’été naît indéfiniment
En reprenant la même histoire
Que je vous écris simplement.

Une maison et fraîche et sombre
En quelque midi flamboyant,
Un grand jardin et ses coins d’ombre…
Hélas,  que dire en s’éveillant ?

Ce ne sont là que des images
Et des images d’autrefois,
Quelques souvenirs au passage
Et les échos d’anciennes voix.

                               ***        

jeudi 11 août 2016

Les Contes d'autrefois.






C’était en fin d’après-midi,
Les arbres étaient blancs de givre
Et nous étions un vendredi.
L’hiver semblait sorti d’un livre,
L’un de ceux que j’aimais enfant,
Rempli de ces vieilles légendes
Que j’aime encore maintenant :
Celles qu’il faut que l’on entende
En frissonnant un peu de froid
Car la vendeuse d’allumettes
Ne connaîtra jamais de toit
Et que la mort de la pauvrette
Est aussi triste qu’autrefois.
Celles qu’il faut que l’on entende
Dites par l’une de ces voix
Qui vous en fît un jour l’offrande
En souriant comme il se doit.
Elle n’est plus ou plus la même
Mais l’hiver lui ne change pas ;
Ce conte là parlait de Brême,
Cet autre sans doute d’un chat…

                               ***        

Au Bord de la Rivière.






Je suis le promeneur au bord de la rivière
Qui coule vers la mer et qui s’enfuit sans fin,
Symbole de nos jours, figure du destin,
Voici mon espérance et voici ma prière :

Qu’à deux nous entendions murmurer sur les pierres,
Le flot bruissant qui passe et poursuit son chemin,
Vagabonds insouciants du proche lendemain,
Pour mieux emplir d’amour notre âme toute entière.

                               ***                  

     

lundi 8 août 2016

Le Dictionnaire. Poème "Bernesque" (du poète florentin burlesque Berni - XVI è siècle.)



(Château de Chenonceaux.)



Ayant l’urgent besoin de trois mots oubliés
Dans un vieux dictionnaire au fond de mon grenier,
J’y monte ce matin et fouillant j’y déterre
Un tas de brimborions dont voici l’inventaire :
Une chauve-souris auprès d’un chat-huant,
Trois mulots mal nourris et un putois puant,
Un hérisson fâcheux qui faisait grise mine
Se voyant méprisé par une blanche hermine,
Un cafard centenaire, un papillon de nuit
Sans cesse éternuant car la poussière nuit,
Un régiment complet de termites voraces,
Un poète inconnu, les ongles noirs de crasse,
Hâve, les yeux creusés, recouvert de haillons
Et dont la plume d’oie empestait le graillon,
Un basilic aveugle et presque débonnaire ;
En bref, un peu de tout mais pas de dictionnaire !

                               ***                                      

samedi 6 août 2016

Le Cycle des Amours Déçues XXIII: Le Couple Rompu.



(Château de Chambord.)



C’est la même salle à manger
Mais un autre soir de septembre
Que demain je pourrai ranger
Au fond obscur d’une antichambre
Du vaste palais de l’oubli
Où tant ont perdu la mémoire
Des plus précieux de mes soucis.
La même salle, à n’y pas croire,
Où je puis rester silencieux
Autant que je suis solitaire.
Et cependant, je pense : « adieu »
Aussi fort que je puis me taire.
Vous aimiez bien ce vieil hôtel,
Comme un pays de connaissance,
Sans doute tous étaient-ils tels
Dans tous nos voyages d’enfance…
Vous l’aimiez bien, nous devisions
Et tout était comme il doit être ;
Ce soir c’est une autre vision,
Lequel de deux nous est le traître ?
Après tout cela compte peu,
Cela ne change pas l’histoire,
Vivez, je fais comme je peux ;
La mort est le dernier déboire.

                               ***