(Château de Chenonceaux.) |
Les mots
d’amour ont-ils du poids ?
Le demander
c’est y répondre
Et tout le
reste va de soi :
Enfants ne
vous laissez pas tondre
Ou votre
hiver sera bien froid.
Le vieillard
sait, sans dieu, ni maître,
Que ce qu’il
fut il ne l’est plus
Comme il
sait bien ce qu’il doit être
Et que
dit-il ? « Marché conclu. »
Mais à quoi
nous sert-il de naître ?
On me dit
grand bien de Richesse,
De Pouvoir
et d’Oisiveté
Mais si
Fortune a des largesses,
A bien y
voir et bien compter,
Nombreux
sont ceux qu’elle délaisse.
Villon,
poète et garnement,
Regrettait
déjà sur la paille
Qu’il n’en
allât pas autrement :
De nos
amours, de nos ripailles,
Autant en
emporte le vent !
Vaut-il
mieux, je vous le demande,
Le discours,
la phrase, le mot
Pour seule
et unique provende
Ou la
poularde et le gigot ?
Follet, qui
hésite ou marchande !
Revenons au
début : ma foi,
Vit-on
jamais de gras poètes,
Riches
d’écus de bon aloi ?
Ils sont
pauvres, chétifs, nu-tête,
En
ignorez-vous le pourquoi :
Les mots
d’amour ont-ils du poids ?
(Château de Chenonceaux.) |