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vendredi 26 octobre 2018

Grisaille.




De bout en bout de ces vagues collines
Le temps faisait, ce matin, grise mine,
Drapé d’écharpes de brume ou de pluie,
Songeant aux heures nocturnes enfuies.

Matin d’été où déjà se devine
Cet autre ciel que le temps nous destine,
De bout en bout.

C’est l’avenir que l’aurore dessine
Et que ce gris de l’averse domine,
Teinte des villes d’ardoise et de suie
Sous l’ombre encore et la poussière enfouies
De bout en bout.

                               ***        

dimanche 20 août 2017

Un bateau de papier.



(Le Pouldu - Bretagne.)

De papier j’ai fait un bateau
Pour qu’il descende la rivière,
Pour qu’il descende le ruisseau,
Sa course devait être fière
Mais que voulez-vous, il prend l’eau.

C’était une mauvaise idée,
Ce pauvre esquif n’ira pas loin ;
Le long de la rive bordée
De saules taillés avec soin
Il ne tiendra pas la journée.

Il disparaîtra sans un mot
Au pied d’un chêne séculaire
Ou bien peut-être d’un ormeau
Sans avoir connu l’estuaire
Où, le fleuve oubliant la rive,
La vague et l’horizon arrivent.

Et la vague avec l’horizon
Disent tous deux le même nom,
Celui que portait ce navire
De papier qui là-bas chavire
Et tous ceux qui devront tenter
La même course : « Liberté ».

Mais le suivant sera de toile
Avec une coque de bois
Pour s’en aller loin à la voile,
Loin, très loin de ces bords étroits.
Si celui-là aussi se perd
Je ferai le dernier de fer,
De chaudière comme d’hélices
Afin que son étrave glisse
Par les tempêtes au travers
Jusqu’à parvenir à la mer
Pour laquelle il fut baptisé,
D’un nom si souvent refusé.

                               ***

samedi 4 février 2017

Le Goût des Moules - Poème à Double Sens.





On parle beaucoup à Lutèce
Et l’on s’agite à Lanterneau,
On ne sait où les rumeurs naissent
Mais quel bruit font les étourneaux !

On se dispute à Bourg-la-Reine
Et l’on conteste à Concarneau,
On se donne bien de la peine,
C’est la saison des bigorneaux !

Allez donc à la pêche aux moules,
Le temps s’y prête à sa façon,
Je crois que le grand vent les soûle
Pour qu’elles s’échouent à foison.

L’important c’est ce qu’on y gagne,
Bien sûr le défaut c’est l’odeur
Qui se répand dans la campagne
Mais sans trop gêner les gobeurs.

                               ***

mercredi 12 octobre 2016

Les Moineaux. Ecrits Politiques XVIII.






Aux moineaux sur la balustrade
-Matin « ciel-gris » et « temps-maussade »-
J’ai dit, histoire de pépier,
Quelles nouvelles du quartier ?
« Les temps sont durs, les gens avares,
Et les miettes se font rares,
Tout est flétri, buissons compris :
Nous n’aurons bientôt plus d’abri ;
Il y a dans la cour voisine,
Nous craignons qu’ils nous assassinent,
Au lieu d’un seul chat vagabond,
Une chatte avec trois chatons
Prêts à nous voler dans les plumes ;
-Averse et froid, froidure et brume-
Nous vivons mal quand nous vivons ;
Le changement dont nous rêvons
Quand va-t-il en fin se produire ? »
Et bien,  moineaux, pour vous instruire,
Il en est de même chez nous :
On nous poursuit, on nous prend tout,
Et tout comme vous l’on nous tue,
Sinon dans nos cours, dans la rue,
Mais vous êtes chanceux, nous non,
On nous donne encor des leçons !

                               ***