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mercredi 21 juin 2017

L'Estuaire.





Il faut quitter la mer et la côte et le vent,
L’écume sur le sable et la Loire au printemps,
La vieille forteresse et puis les toits de Nantes,
La pierre des clochers que le soleil enchante
Et ces reflets tremblants au bord des quais déserts
Qui savent ces vaisseaux dont l’histoire se perd
Dans les remous du fleuve et ceux de la mémoire ;
Il faut quitter la mer et les bords de la Loire,
Se faire une raison et puis rentrer chez soi
Et vivre en chaque jour tout ce qui vous déçoit.
Pourtant un goût de sel me demeure en la bouche,
Là-bas, sur l’estuaire où le soleil se couche,
Sans cesse la rumeur s’amenuise et reprend,
Sur la plage la vague,  ou reflue ou s’étend,
Et le bruit du ressac au chemin qui m’entraîne
Redit à mots couverts la Loire souveraine
Qui s’en vient épouser, maîtresse de céans,
Au cœur noir des brisants, tout là-bas, l’océan.

                               ***        

mardi 20 juin 2017

La mer.



(Saint-Malo, le fort National anciennement fort Royal.)

Je regarde la mer aux mille teintes
Et le vent gémissant souffle et s’éreinte
Au bord déchiqueté de rochers noirs
Où le soleil, déjà, gagne le soir.

La mer blanchit aux bords de l’estuaire,
La houle dit, qui ne saurait se taire,
Le chant du monde aux jours d’avant les chants
En cette antienne au refrain incessant,

De l’horizon au profond de l’abime,
Un chant né juste après le second soir.
J’écoute et comment l’imiter ? Mes rimes
Où donc trouveront-elles ce pouvoir ?

Là-bas sur l’horizon le jour vacille,
J’observe d’une plage au sable gris
La mer au loin qui danse et qui scintille,
La mer changeante aux mille coloris,
L’indifférente mer, la mer immense,
La mer d’où vînt la première cadence
Ancêtre du poème et son esprit.

                               ***

samedi 17 juin 2017

Une pensée.



(Saint-Malo - 2012.)


C’est à vous que je pense et vous n’en savez rien,
Le vent vient de la mer et la vague se brise,
Ecume inassouvie au bord des plages grises ;
Ma plume tisse encore et toujours notre lien.

Je ne veux pas laisser ce qui fut vôtre et mien ;
A quel renoncement vous êtes-vous soumise
Pour oublier ainsi ce qui eut tant d’emprise
Sur nos mots et nos jeux et prendre ce qui vient ?

Je regarde le large où le soleil poudroie
En embruns de lumière où le printemps se noie ;
Le ressac est puissant, les ajoncs ont fleuri.

Au bord de l’horizon où fuit votre silence,
En regardant le ciel,  c’est pour vous que j’écris,
Et, vous n’en savez rien, c’est à vous que je pense.

                              ***

dimanche 2 avril 2017

Nocturne.





La lune, à cette heure, doit se lever,
D’argent doré, d’or argenté, la lune,
Et son reflet sur l’obscure lagune
Dont tous les amants du monde ont rêvé.

Les jours et les nuits sont mesquins ailleurs,
Comme les mots qui se feraient poèmes
Sans y penser, sans doute à l’instant même
Ici, poèmes parmi les meilleurs.

La paix sur toi, Marc, mon évangéliste…
Fragments de lune, écailles sur les flots,
Non, rien de tel ! Surtout pas de grands mots,
La mer est loin et cette nuit est triste ;

Par eux-mêmes les mots que sont-ils ? Rien.
Il est très tard et là-bas à cette heure
Seul le murmure de la mer demeure
Et ce qu’il dit qui le dit aussi bien ?

                               ***

lundi 13 mars 2017

Voyage.





Au matin d’un jour de voyage
Le monde est encore à créer,
La vie est un vaisseau grée
D’enthousiasme plus ou moins sage

Et si la mer est incertaine,
Le capitaine est sûr de lui,
Dût-il sans fin, et jour et nuit,
Peiner pour une course vaine.

Toute aube est pleine de promesses
Car l’aube dit la liberté
Et combien d’espoirs chuchotés
Qui s’y lèvent ou qui s’y pressent ?

Il est temps de plier bagage,
La course aura toujours sa part
D’étonnement et de hasard 
Où va s’écrire une autre page.

                               ***

mardi 8 novembre 2016

Quel Vaisseau ?





La vague même où l’écume blanchit
Se souvient-elle encore des naufrages ?
Voyez, la force du vent a fléchi,
Et le soleil perce enfin les nuages.

Mais l’horizon que le lointain décrit
N’est qu’un trait gris dans le ressac immense,
Une ligne frontière, une borne en instance,
Des temps passés aux rêves entrepris.

Il faut aller sur la mer incertaine
Et naviguer au péril de l’instant,
Juger si votre voile est de futaine,
De soie ou de toile tendue au vent.

Est-ce un vaisseau pour défier la tempête
Ou bien… Est-ce une barque de pêcheurs ?
La vague court sur l’amère blancheur
Des mille embruns qui couronnent sa crête.

 Vous le savez, la vague ou le destin
Jamais ni n’hésite ni ne s’arrête,
Voguez, le rivage n’est pas atteint,
Voguez encor tant que le vent s’entête.

                               ***