La vague
même où l’écume blanchit
Se
souvient-elle encore des naufrages ?
Voyez, la
force du vent a fléchi,
Et le soleil
perce enfin les nuages.
Mais l’horizon
que le lointain décrit
N’est qu’un
trait gris dans le ressac immense,
Une ligne
frontière, une borne en instance,
Des temps
passés aux rêves entrepris.
Il faut
aller sur la mer incertaine
Et naviguer
au péril de l’instant,
Juger si
votre voile est de futaine,
De soie ou
de toile tendue au vent.
Est-ce un
vaisseau pour défier la tempête
Ou bien…
Est-ce une barque de pêcheurs ?
La vague
court sur l’amère blancheur
Des mille
embruns qui couronnent sa crête.
Vous le savez, la vague ou le destin
Jamais ni n’hésite
ni ne s’arrête,
Voguez, le
rivage n’est pas atteint,
Voguez
encor tant que le vent s’entête.