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mardi 5 février 2019

Toujours et encore.



(La Loire à Beaugency.)
C’était au bord du fleuve Loire…
Il faut bien que j’en parle encor,
Je n’ai guère que ma mémoire
Où puiser comme en un trésor.

J’en parle un peu comme on se berce
En chantonnant un vieux refrain,
Un de ces refrains qui traversent
Les jours affligés ou sereins.

Le refrain d’un fleuve qui passe
Sous les blanches arches des ponts
Au gré de ses reflets fugaces
Entre méandres et sablons.

Ai-je toujours besoin de croire
Ce que les étés d’autrefois
Me racontaient de mon histoire
Quand ils me parlaient à mi-voix ?

Le vent et l’eau bruissent sans trêve,
Ils reprennent les mêmes mots,
C’est le même chant qui s’élève,
Le même que j’appris si tôt,

Prophétique ou bien illusoire,
C’était au bord du fleuve Loire.

                               ***      
 

mercredi 26 septembre 2018

Les chemins blancs.




Par les grands chemins blancs
Où le vent balaye l’automne,
A petit souffle, à grands élans,
Une ombre qui passe chantonne
Un refrain désolant
Par les grands chemins blancs.

Refrain des jours, refrain du temps,
Refrain des feuilles rousses,
Du ciel d’étain sur les étangs ;
Où sont les nuits d’été si douces
Et leurs étoiles de diamant ?

A l’horizon de faux-semblants
Des brumes pèlerines,
A contre-cœur, toujours plus lent,
Le soleil se dessine
Aux bords des arbres frissonnants
Par les grands chemins blancs.

La fougère a dit à la mousse :
« Prenez l’or de mon testament
Pour payer mon enterrement.
S’il faut que demain je repousse
Je ne dirai pas autrement. 
D’ambre, de satin et de soie
Où sont les soirs et les matins
Si clairs dans les taillis à claire-voie
Et puis qu’est devenue la joie ? »
La branche noire d’un sapin
Lui répondit se balançant :
« Je les ai croisés tout là-bas,
Il y a trois jours de cela,
Là-bas, tout au bout de l’ormoie[1]
Où ils passaient en s’en allant
Par les grands chemins blancs. »

                               ***       


[1] Ormoie : nf, endroit où poussent des ormes.

dimanche 20 mai 2018

Rengaine.




La vie, un jour de lassitude,
Bruissait aux feuillages nouveaux
Sa complainte d’incertitude
Et le printemps n’était pas chaud.

Rengaine, que le vent t’emporte
Bégayer au fil du ruisseau
Ou bien mendier de porte en porte
L’intérêt de quelque puceau.

Depuis que ce monde est le monde
C’est toujours le même refrain
Qui rit d’une fausse faconde
Et se répète avec entrain.

Les bois le repassent aux rues,
Le pavé le susurre aux toits,
On ne sait où le fleuve en crue
Va le porter – peut-être à toi ? -.

Toi qui, comme à ton habitude,
Le prendra pour argent comptant,
Sans noter sa décrépitude
Et t’en déclarera content.

                               *** 
      

mercredi 6 décembre 2017

Chanson magique.





Comme une graine au vent d’azur
Qui bat sans cesse la campagne,
Qui saute par-dessus les murs,
Qui passe au-delà des montagnes,
Comme une graine au vent d’azur,

Une chanson qui s’éparpille
Aux quatre coins de tous les jours
Et dont tous les échos grappillent
Quelques notes inventées pour,
Une chanson qui s’éparpille.

Toute la gamme et le refrain
Et la cadence et le sourire
Afin qu’ils parcourent sans frein
Les jardins comme les empires,
Toute la gamme et le refrain,

De ciel en ciel, de porte en porte,
Une nouvelle aux pieds dansants
Pour éveiller les amours mortes,
Les endormis et les passants,
De ciel en ciel, de porte en porte.

                ***
(Extrait de Murmures et Chansons.)