(La Loire à Beaugency.) |
Il faut bien que j’en parle encor,
Je n’ai guère que ma mémoire
Où puiser comme en un trésor.
J’en parle un peu comme on se berce
En chantonnant un vieux refrain,
Un de ces refrains qui traversent
Les jours affligés ou sereins.
Le refrain d’un fleuve qui passe
Sous les blanches arches des ponts
Au gré de ses reflets fugaces
Entre méandres et sablons.
Ai-je toujours besoin de croire
Ce que les étés d’autrefois
Me racontaient de mon histoire
Quand ils me parlaient à mi-voix ?
Le vent et l’eau bruissent sans trêve,
Ils reprennent les mêmes mots,
C’est le même chant qui s’élève,
Le même que j’appris si tôt,
Prophétique ou bien illusoire,
C’était au bord du fleuve Loire.