Affichage des articles dont le libellé est vision. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vision. Afficher tous les articles

dimanche 21 octobre 2018

Mauvais rêve.




I.

Je vois un corbeau centenaire
Au bout d’un hiver désolé ;
Rien là que de très ordinaire,
Je vois un corbeau centenaire.

Il a pour nom « Année Amère »
Et n’est pas prêt de s’envoler ;
Je vois un corbeau centenaire
Au bout d’un hiver désolé.

II.

Je vois un grand loup solitaire
Assis sur un rocher moussu,
Sa faim dépasse sa misère ;
Je vois un grand loup solitaire.

Etrange ? Non, et le contraire
M’aurait certainement déçu ;
Je vois un grand loup solitaire
Assis sur un rocher moussu.

III.

Celle qui tient la faux en main
Ne fut jamais une glaneuse,
Nul ne l’a vue manquer de pain,
Celle qui tient la faux en main.

Et que hier l’apprenne à demain,
On ne l’a jamais vue flâneuse ;
Celle qui tient la faux en main
N’est pas non plus une glaneuse.

IV.

Quatre cavaliers en chemin
Depuis l’avènement du monde ;
Les loups et les corbeaux ont faim,
Elle rêve aux moissons fécondes
Et sa faux attend le regain…

                               ***        

samedi 14 juillet 2018

Longtemps après.





Vieilles photos en noir et blanc
Où l’on voit surtout des feuillages
Avec en plus au second plan
Comme une ville d’un autre âge.

Sûrement sous les frondaisons
Il devait passer des calèches
Au pied d’imposantes maisons
A l’heure où les ombres sont fraiches.

Les bords de l’eau n’ont pas changé ;
Où sont les ponts, les avenues ?
L’herbe folle a désagrégé
Jusqu’à la pierre des statues,

La place redevient campagne,
Le trottoir retourne au sentier…
Je ne sais si le monde y gagne
Mais l’oubli même a ses rentiers.

                               ***





mercredi 13 juin 2018

Pessimiste.




Les terres sont désertes
Et les arbres sont morts,
Chaque heure est une perte,
Rien n’apaise le sort .
L’étang a des vagues muettes
Et la couleur du plomb,
Trois corbeaux et quelques mouettes
Se partagent seuls l’horizon,
Sur les clochers la bise
Grince sa dérision…
Et si d’aucuns vous disent :
« Ce sont là des visions
Ce cauchemar de paysage
Est dans l’esprit de l’écrivain »,
Je vous dis, moi, que c’est l’image
Simplement de vos lendemains.

                               ***