I.
Je vois un corbeau centenaire
Au bout d’un hiver désolé ;
Rien là que
de très ordinaire,
Je vois un
corbeau centenaire.
Il a pour
nom « Année Amère »
Et n’est pas
prêt de s’envoler ;
Je vois un
corbeau centenaire
Au bout d’un
hiver désolé.
II.
Je vois un
grand loup solitaire
Assis sur un
rocher moussu,
Sa faim
dépasse sa misère ;
Je vois un
grand loup solitaire.
Etrange ?
Non, et le contraire
M’aurait
certainement déçu ;
Je vois un
grand loup solitaire
Assis sur un
rocher moussu.
III.
Celle qui
tient la faux en main
Ne fut
jamais une glaneuse,
Nul ne l’a
vue manquer de pain,
Celle qui
tient la faux en main.
Et que hier
l’apprenne à demain,
On ne l’a
jamais vue flâneuse ;
Celle qui
tient la faux en main
N’est pas
non plus une glaneuse.
IV.
Quatre
cavaliers en chemin
Depuis l’avènement
du monde ;
Les loups et
les corbeaux ont faim,
Elle rêve
aux moissons fécondes
Et sa faux
attend le regain…