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mercredi 15 août 2018

Comparaison.




Regardez-nous passer, jeunes gens d’aujourd’hui,
Nous étions le matin, nous annonçons la nuit.
Regardez, avec nous passe aussi tout un monde,
Irrémédiablement ainsi que passe l’onde
Du fleuve majestueux ou du petit ruisseau
Et ce qui, comme nous, s’éloigne au fil de l’eau,
C’est une façon d’être, un savoir, des manières.
Comme le jour décline aux plombs d’une verrière
Ce qui passe avec nous c’est le goût de l’instant,
C’est ce temps qui savait toujours prendre son temps,
C’est un peu du sourire, un peu de l’indulgence,
Un peu de l’art de vivre ou son intelligence…
C’est un peu du plaisir, c’est beaucoup de la paix,
Presque rien du désir mais beaucoup du regret ;
Dites-moi contre quoi le Destin vous le troque
Et vous verrez alors qui de l’autre se moque.

                               ***

lundi 9 octobre 2017

Les vieux murs.




Partout les vieux murs qui parlent tout bas
Ne peuvent, c’est curieux, se faire entendre
Que des vieillards à cannes et cabas
Qui, par ailleurs, doivent sans cesse tendre
L’oreille à ce que le monde leur veut.

Les gens âgés sourient à ces murmures
De souvenirs qui sont plus âgés qu’eux,
Eux que souvent la solitude mure
Dans un silence à jamais sans aveux.

Désaffecté, c’est un clocher sans cloches,
Une maison, un parc à l’abandon,
Un toit crevé que le regard accroche,
Des rails rouillés qui traversent un pont.

Petites choses de toujours, loin de la gloire,
Quelques rumeurs qui trainent par ici,
La Grande Histoire, non, mais « des » histoires
Et puis des noms qui reviennent aussi.

Semblable et différent, un paysage,
Anecdotes, on-dit, mais si lointains,
Annales d’autrefois, vieilles images,
Bribes du temps d’un pays qui s’éteint.

Vous qui passez en courant votre jeunesse,
Vous l’ignorez et vous n’en saurez rien
Avant que vos cheveux, à l’image des miens,
Ne soient d’argent et qu’en votre vieillesse
Me relisant, peut-être avec tendresse,
Vous vous disiez aussi : « Je me souviens. »

                               ***


dimanche 7 mai 2017

Les Noms.





Des noms défilent un à un
Et plus que ces noms des images
De bourgs, de champs et de villages
-Mémoire d’un plaisir défunt-
Des villes et des paysages
Que j’ai depuis longtemps quittés ;
Un grand soleil de liberté,
Quelquefois l’ombre d’un nuage,
L’ensemble toujours incomplet
De tant de merveilleux voyages
Qu’au fil des mots, qu’au fil des pages,
J’évoque encore avec regret.
Tout refrain n’est que se passage,
Que l’aîné l’apprenne au cadet,
Comme à la chanson ses couplets
Ainsi se succèdent les âges.

                               ***

jeudi 14 juillet 2016

Hier.



(Saumur et la Loire.)

Où sont les courses vagabondes
A travers champs, bois et guérets ?
Quand j'imagine la forêt
Je sens une peine profonde.

De regrets ma mémoire gronde
En se souvenant de l’attrait
Des champs, des bois et des guérets ;
Où sont les courses vagabondes ?

Avant que l’aube au ciel se lève
J’allais par les bourgs endormis,
Droit vers un but toujours remis ;
L’air encor frais berçait mon rêve.

J’allais, ivre du paysage
Qu’inondait le soleil de juin,
Admirer était tout mon soin
Et j’admirais chaque village.

Alors, au long de mon errance,
J’ai connu plus d’un bel endroit,
Ce soir le ciel tissé d’orfroi
Me rappelle mon espérance.

Mais la route n’est plus pour moi,
Je ne puis revivre cet âge
D’amours, de vent, de paysages
A l’horizon de mes émois.

Elle doit bien être grand-mère,
La belle que j’aimais alors
Et que demeure-t-il encor
De certains chemins de naguère ?

Presque illisible un écriteau,
Quelques herbes, de la poussière,
Près des ruines d’une chaumière,
Au lieu du bois, un boqueteau…

Tout alentour une clôture,
Une  barrière, un barbelé ;
Mon horizon s’est envolé
Loin de ces treillis qui l’emmurent.

Il a rejoint dedans mon cœur
Tout l’autrefois de mes images,
La liberté de tant de pages,
Ce qui me reste de douceur.

Où sont les courses vagabondes
A travers champs, bois et guérets ?
Quand j'imagine la forêt
Je sens une peine profonde.

De regrets ma mémoire gronde
En se souvenant de l’attrait
Des champs, des bois et des guérets ;
Où sont les courses vagabondes ?

                               ***                      

jeudi 26 mai 2016

Les Illusions de Mai.





Au joli mois de Mai, les illusions fleurissent
Autant si ce n’est plus que ne font les amours,
Certaines durent peu mais d’autres ne périssent
Qu’au bout de plusieurs mois, après de longs détours.

La promesse des fleurs n’est pas souvent tenue,
Chacun de nous le sait s’il possède un miroir :
Il n’y a pas, hélas, que la vérité nue
De pesant à rêver et de pénible à voir…

                    ***

lundi 25 avril 2016

Au Fil de l'Eau.






Bribes d’ailleurs, bribes d’antan,
Cet autrefois de la mémoire
Dont ce soir je vais souffrir tant,
Mon temps ressemble au fleuve Loire
Entre ses bancs de sable blanc
Et la broussaille de ses îles,
Toujours rapide et toujours lent
En ses méandres inutiles ;
Glissez, fuyez au fil de l’eau,
Jours de malheur, jours de liesse,
Fuyez, glissez comme ces mots
Sur la feuille que je rapièce.
     
                 ***