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(Jardins du Château de Villandry.) |
J’ai ma
maison là-bas, aux rives de la Loire,
Pour le
plaisir des lieux et le fait de mémoire,
Pour la rose
trémière aux allées du jardin,
Pour le vent
murmurant aux souvenirs enclin.
Dessous les
peupliers, au fil du paysage,
J’aime, sur
l’horizon, regarder les nuages,
Compter le
temps qui passe à l’aune de l’enfui
Et me
distraire enfin de tout ce que je puis.
J’admire en
souriant l’or des héliotropes
Et les mille
couleurs dont le soir enveloppe
Le massif
des glaïeuls, pourvoyeur des bouquets
Qui, hier
comme aujourd’hui, trônent sur mon buffet.
La maison, j’en
suis sûr, se teint d’une ombre chaude,
L’escalier s’obscurcit
où déjà la nuit rôde
Mais ma
chambre au couchant célèbre encor le jour
Et le salon
douillet n’attend que mon retour.
Restons un
petit peu, ne rentrons pas de suite,
C’est le
meilleur moment ; la chaleur éconduite,
Laisse
monter du sol une verte fraîcheur
Où le
feuillage sombre exhale ses senteurs.
Calme des
jours passés, douceur du crépuscule,
Le silence s’installe,
au loin la Loire ondule
Et ses bords
lentement commencent de ternir ;
Le plus beau
de l’été reste encore à venir.
La nuit
proche promet à son tour des merveilles,
Au ras de l’horizon
l’étoile du berger
Commence à
scintiller ; passe un souffle léger
Comme un
songe oublié…
Et moi je me réveille.
***