dimanche 19 mars 2017

Venise Anadyomène.



(Piste sonore: "Con la Madre" extraite des "Laude di Sancta Maria - La Reverdie. ARCANA.)



Voici,

De bleu, de blanc, d’ocre et de rose
Que l’éclat du soleil impose,
Reflets dansants au gré des flots,
Au miroir brisé des canaux,

De marbre blanc, de pierre grise,
De cuivre au clocher des églises,
De brume d’argent poudroyant
L’aube d’horizons chatoyants,

De mosaïque de lumière
Et d’ombre alternant sur la pierre,
De vague, d’esquisse et de nuit
Où le silence vous conduit,

Venise.

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vendredi 17 mars 2017

Bref.





Telle est la jouissance :
L’art infini du bref,
Plaisir par son essence ;
Telle est la jouissance.

Ô discours, impuissance
Qu’on prône derechef,
Telle est la jouissance :
L’art infini du bref.

                               ***

mardi 14 mars 2017

Un Rêve Familier.



(Jardins du Château de Villandry.)


J’ai ma maison là-bas, aux rives de la Loire,
Pour le plaisir des lieux et le fait de mémoire,
Pour la rose trémière aux allées du jardin,
Pour le vent murmurant aux souvenirs enclin.

Dessous les peupliers, au fil du paysage,
J’aime, sur l’horizon, regarder les nuages,
Compter le temps qui passe à l’aune de l’enfui
Et me distraire enfin de tout ce que je puis.

J’admire en souriant l’or des héliotropes
Et les mille couleurs dont le soir enveloppe
Le massif des glaïeuls, pourvoyeur des bouquets
Qui, hier comme aujourd’hui, trônent sur mon buffet.

La maison, j’en suis sûr, se teint d’une ombre chaude,
L’escalier s’obscurcit où déjà la nuit rôde
Mais ma chambre au couchant célèbre encor le jour
Et le salon douillet n’attend que mon retour.

Restons un petit peu, ne rentrons pas de suite,
C’est le meilleur moment ; la chaleur éconduite,
Laisse monter du sol une verte fraîcheur
Où le feuillage sombre exhale ses senteurs.

Calme des jours passés, douceur du crépuscule,
Le silence s’installe, au loin la Loire ondule
Et ses bords lentement commencent de ternir ;
Le plus beau de l’été reste encore à venir.

La nuit proche promet à son tour des merveilles,
Au ras de l’horizon l’étoile du berger
Commence à scintiller ; passe un souffle léger
Comme un songe oublié…
                                                    Et moi je me réveille.


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lundi 13 mars 2017

Voyage.





Au matin d’un jour de voyage
Le monde est encore à créer,
La vie est un vaisseau grée
D’enthousiasme plus ou moins sage

Et si la mer est incertaine,
Le capitaine est sûr de lui,
Dût-il sans fin, et jour et nuit,
Peiner pour une course vaine.

Toute aube est pleine de promesses
Car l’aube dit la liberté
Et combien d’espoirs chuchotés
Qui s’y lèvent ou qui s’y pressent ?

Il est temps de plier bagage,
La course aura toujours sa part
D’étonnement et de hasard 
Où va s’écrire une autre page.

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dimanche 12 mars 2017

La Route des Bois.





En avançant sur cette route
Tu n’étais pas auprès de moi ;
Je me suis arrêté trois fois
Avant la forêt de mes doutes :
Trois arrêts pour faire mon choix.
Au tout premier,  tourné vers l’ombre,
J’ai tout d’abord pensé à toi,
Au second - la nuit est bien sombre –
Je me suis demandé « pourquoi ? »
Au troisième était une tombe
Et j’ai pris la route des bois.

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