jeudi 4 août 2016

Colombine et Pierrot.



(Château de Chambord.)



Amateur de recoins discrets
Et de pénombre écrivassière
Mon vers vagabonde distrait
A distance de vos lumières.

C’est un promeneur attardé
Que ses vieilles nippes contentent,
Désuet à le regarder
Comme à l’entendre, dilettante.

L’allure d’un épouvantail
Autant que d’un polichinelle,
Amateur d’infimes détails,
De vent d’aube et de coccinelles,

Collectionneur d’instants furtifs
Qui ne font pas un personnage,
Jardinier des échos plaintifs
Dont le temps marque son passage…

Comme un souvenir de Pierrot
Dont se moqueraient Matamore,
Les fous, les sages, les marauds
Mais que Colombine aime encore.

                               ***                    
                                  

Crachin.





A ce crachin d’un jour d’été,
Pour s’en venger, ma main dédie
Ce triple triolet mal apprêté ;
A ce crachin d’un jour d’été.

Ma joie et ma légèreté
Composent dans la fantaisie
A ce crachin d’un jour d’été
Ces vers que ma main lui dédie.

Crachin, crachinant, œuvre pie
Pour les vignobles et les blés,
Pour les crapauds et les prairies,
Crachin, crachinant, œuvre pie

Peut-être même pour les pies,
Me crois-tu vraiment désolé ?
Crachin, crachinant, œuvre pie
Pour les vignobles et les blés,

Je prends un livre et je t’oublie,
Que m’importe en buvant mon thé
Que tu dures jusqu’à complies :
Je prends un livre et je t’oublie.

L’atmosphère s’est rafraîchie ?
Je ne m’en laisse pas conter,
Je prends un livre et je t’oublie
Devant une tasse de thé.

                               ***       

mercredi 3 août 2016

Par Dessus...






Soleil d’Automne, ultimes roses,
Et par-dessus l’inconstance des choses,
Le désir et l’espoir d’être à jamais
Quand tout périt un jour, quand tout se tait.

A quoi me servez-vous, prose et poèmes
Si ce n’est à cela ? Quelquefois même
Me prenant à ce jeu, ravi, j’y crois
Pour mon étonnement et mon effroi.

                               ***                       

mardi 2 août 2016

Malhabile.






Un lambeau de nuit sur la ville,
Au fond de mon cœur un regret
Et ces images qui défilent ;
Un lambeau de nuit sur la ville.

Comme l’amour est malhabile
Et que lui trouver comme attraits?
Un lambeau de nuit sur la ville,
Au fond de mon cœur un regret...

                               ***                       

Reproches.






Ma mère, vous qui m’aimiez tant,
Voyez ce qu’aujourd’hui me coûte
Cet amour qui choisit antan
Ses dogmes plutôt que ses doutes.

Vous qui me connaissiez pourtant,
Vous m’avez fait prendre une route
Où pour moi rien n’était tentant.
Si maintenant le temps déboute
De sa plainte le mécontent,
De là-haut plaignez sa déroute,
Ma mère, vous qui m’aimiez tant.

Où vous le vouliez je redoute
Que son échec ne soit patent
Pour tous et qu’aux tâches qu’il goûte
D’œuvrer il n’ait plus trop le temps..

Je n’ai de gloire mie ou croûte
Et ma fortune vaut autant,
Voyez, c’est la moindre de toutes ;
Eût-ce été pire en m’écoutant,
Vous le savez là-haut sans doute,
Ma mère, vous qui m’aimiez tant.

                               ***