mardi 2 août 2016

Reproches.






Ma mère, vous qui m’aimiez tant,
Voyez ce qu’aujourd’hui me coûte
Cet amour qui choisit antan
Ses dogmes plutôt que ses doutes.

Vous qui me connaissiez pourtant,
Vous m’avez fait prendre une route
Où pour moi rien n’était tentant.
Si maintenant le temps déboute
De sa plainte le mécontent,
De là-haut plaignez sa déroute,
Ma mère, vous qui m’aimiez tant.

Où vous le vouliez je redoute
Que son échec ne soit patent
Pour tous et qu’aux tâches qu’il goûte
D’œuvrer il n’ait plus trop le temps..

Je n’ai de gloire mie ou croûte
Et ma fortune vaut autant,
Voyez, c’est la moindre de toutes ;
Eût-ce été pire en m’écoutant,
Vous le savez là-haut sans doute,
Ma mère, vous qui m’aimiez tant.

                               ***                       

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