Lourde est
la peine de mémoire,
Et lourd est
le poids du passé ;
Pour l’homme
il n’est point de victoire,
Du
nouveau-né au trépassé.
De l’or
ancien qui bat monnaie ?
Malheur aux
souvenirs heureux,
Ce qui fut
joie deviendra plaie ;
Qui chantera
le songe-creux ?
Mes jours s’en
vont mais non mes rêves,
Plus je m’efforce
et moins je vais
Car ce que
je cherche sans trêve
C’est le
bonheur qu’alors j’avais.
Passe l’été,
vienne l’automne,
Mon temps
déjà s’est fait plus court,
Chaque heure
une cloche résonne,
Heureux l’aveugle,
heureux le sourd.
Que d’autres
gardent l’espérance
Que ce monde
s’en aille au mieux,
Pour moi j’ai
plus en souvenance
Que vous n’aurez
devant les yeux.