Au dernier
carrefour, revenons en arrière,
C’est le
dernier moment et c’est la dernière chance ;
L’avenir est
trompeur et toute règle ment,
Demain parle
déjà de notre propre absence.
Écoute ma
parole et soyons ces amants
Dont chaque
siècle a su murmurer au poète
Dans le
souffle du vent un écho de la fête
Où passe
quelquefois comme un gémissement.
Soyons, chacun pour l’autre, et la bûche et la
flamme,
La falaise
et la mer, la blessure et l’onguent,
Avec
l’inassouvi plus que l’extravagant,
Le velours
d’une couche et le fer d’une lame !
Laisse la
certitude à la rigidité
De ceux dont
chaque jour s’écrit dans un vieux livre
Et qui
craignent bien moins de mourir que de vivre
Tant ils ont
en horreur ce mot de liberté.
Mon destin
c’est le tien, identique et contraire
Et le même
désir que rien n’assouvira
Battra de
son ressac la grève de nos draps
Où le monde
renaît parfait et éphémère.