mardi 24 mai 2016

Amants.






Au dernier carrefour, revenons en arrière,
C’est le dernier moment et c’est la dernière chance ;
L’avenir est trompeur et toute règle ment,
Demain parle déjà de notre propre absence.

Écoute ma parole et soyons ces amants
Dont chaque siècle a su murmurer au poète
Dans le souffle du vent un écho de la fête
Où passe quelquefois comme un gémissement.

Soyons,  chacun pour l’autre, et la bûche et la flamme,
La falaise et la mer, la blessure et l’onguent,
Avec l’inassouvi plus que l’extravagant,
Le velours d’une couche et le fer d’une lame !

Laisse la certitude à la rigidité
De ceux dont chaque jour s’écrit dans un vieux livre
Et qui craignent bien moins de mourir que de vivre
Tant ils ont en horreur ce mot de liberté.

Mon destin c’est le tien, identique et contraire
Et le même désir que rien n’assouvira
Battra de son ressac la grève de nos draps
Où le monde renaît parfait et éphémère.

                               ***                                      

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