Soliloque
nocturne au bras d’un édredon
Ou bien d’un
oreiller qui, s’est connu, s’en fiche,
Je gère mon
passé, je vis mes abandons ;
Malheureux
le pauvre homme et bienheureux le riche.
Puisqu’ils
sont tous partis, qu’il ne reste que moi,
A qui d’autre
parler si ce n’est à moi-même ?
Je ne sais
sur quel ton, mais je sais bien le thème,
C’est encore
l’amour mais l’amour sans émoi.
Chaque jour
tout au long des Douze de l’année,
A mâcher,
remâcher, décrire et rabâcher,
Déplorer,
regretter, reprendre et se fâcher,
Dire la même
chose à ma page étonnée,
Et dans la
nuit profonde où nichent d’autres faims,
De l’éclat d’un
regard à celui d’un sourire,
En
récapitulant tous les chemins du pire,
Chercher à s’endormir
en maugréant sans fin.
***