dimanche 14 mai 2017

Au Crépuscule.



(Strasbourg - Quai des Pêcheurs.)


Le crépuscule est bleu, mélancolique et bleu,
Les arbres et les toits s’y fondent peu à peu,
Le crépuscule est bleu, tranquille et silencieux.

Lente, la nuit descend, obscurcissant le quai,
La rivière est d’argent et la ville se tait,
Lente la nuit descend et cette heure me plaît.

Sur la branche sans feuille où la lune scintille,
J’ai posé d’un regard ce rêve qui vacille,
Sur la branche sans feuille et sur l’onde qui brille.

Chaque fois que revient l’heure du crépuscule,
Le temps cesse de fuir et peut-être recule,
Chaque fois me revient cet espoir incrédule.

                               ***

Une Après-midi. - Rondel.




Au vent fume la cheminée,
Le ciel d’hiver est triste et froid,
Mon horizon est bien étroit
Que borne l’ardoise mouillée.

Au loin voyagent mes pensées
Qui ne connaissent point de lois ;
Au vent fume la cheminée,
Le ciel d’hiver est triste et froid.

La nuit prendra cette journée
Morne comme la fin du mois,
Je rêve des champs et des bois
Fleurissant la nouvelle année ;
Au vent fume la cheminée.

                               ***

samedi 13 mai 2017

Midi, Minuit.





Minuit chante l’aurore,
Midi rêve du soir,
Déjà poursuit encore ;
Minuit poursuit l’aurore.

Les jours s’entredévorent
En cherchant à se voir ;
Minuit chante l’aurore,
Midi rêve du soir.

                               ***        

Instants Infimes.



(Strasbourg - Bâtiments de l'ENA, ex prison pour femmes, ex-commanderie St-Jean en l'île verte.)

Infimes instants de la pénombre obscure,
Calmes, silencieux et que la nuit épure,
Temps rare et précieux dont les fragments murmurent
Un chant de bonheur aux accents de raison,
Comme un hymne clair, tranquille et profond,
Infimes instants, voici votre maison.

Voici pour vous louer l’hôte accueillant
Et le foyer loin du monde bruyant,
L’humilité loin des discours brillants ;
Heure plaisante aux rimes pérégrines,
Voici le lieu de paix loin des doctrines
Et l’huis bien clos où nul ne tambourine.

                               ***

vendredi 12 mai 2017

Prés et Bois.





Près et bois disent le Printemps,
Les lointains bleus parlent de paix,
Un instant le souci se tait
Et le vent, lui, flâne content.

L’eau joyeuse ruisselle,
La pierre doucement murmure
Et voici des feuilles nouvelles,
A jours nouveaux, neuve parure.

Le soleil qui court,  vagabond,
Dessus la mousse et la bruyère,
Dessus l’ortie et le chardon,
Sourit aux crêtes familières.

Il y a des nuages blancs,
Partout où ce grand ciel s’azure,
Qui vont replets et nonchalants
Dans leur printemps de sinécure.

Et puis il y a deux marcheurs
Qu’il vaut mieux dans ce paysage
Qualifier plutôt de flâneurs
Tant les deux traînent au passage.

                               ***