Sous la
glace immobile une mouvante flamme
De jour
comme de nuit brûle d’un feu ardent
Et c’est de
ce brasier que naquit le tourment
Qui consume
mon cœur et dévore mon âme.
Je vois pour
me frapper la Mort brandir sa lame
Et, comme en
entendant l’horrible grondement
D’un orage,
ou d’un lion le fier rugissement,
Je tremble
et je me tais puisqu’elle me réclame.
L’amour et
la pitié pourraient bien me sauver
Si leur
double colonne ils voulaient élever
Entre ce
coup mortel et mon âme éperdue,
Mais rien ne
me présage une pareille fin
Dans la
douceur aimée, dans la rigueur perçue,
Et j’en
accuserai seulement mon destin.
Transposition
effectuée à partir du texte du Canzoniere de Petrarque. Préface et notes de Jean Michel Gardair. Traduction
du comte Ferdinand L. de Gramont. NRF. Poésie/Gallimard.1983. P 164.